Les inséparables : Une inimaginable aventure

Quand les lumières s’éteignent dans le vieux théâtre de Central Park, les marionnettes prennent vie. Parmi elles, Don, qui joue le même rôle de bouffon depuis des années. Il rêve d’avoir pour une fois un rôle de vrais héros et de découvrir le monde. Il prend son courage à deux mains et claque la porte. En chemin, il croise DJ Doggie Dog, une peluche abandonnée qui aimerait devenir une star du rap. C’est le début d’une extraordinaire histoire d’amitié. Une grande aventure en plein cœur de New York pour transformer leurs rêves en réalité : même les plus petits personnages peuvent jouer de grands rôles !

Jérémie DEGRUSON est un réalisateur au parcours original. C’est un artiste qui a commencé la réalisation à travers le film d’attraction, avec Le Petit Prince 4D pour le Futuroscope ou encore Harty House, une attraction qu’il adaptera à l’occasion de la réalisation de son premier long métrage cinéma avec Ben Strassen. Fort de cette première réalisation cinématographique, il réalise Bigfoot Junior ainsi que Bigfoot family, film avec lequel il marque sa première apparition au Festival international du film d’animation d’Annecy en 2020. Il revient cette année avec Les Inséparables, première réalisation solo, accompagné des scénaristes de Toy Story.


À lire aussi : Maurice, le chat fabuleux : Un film au poil !


Les inséparables
Les inséparables, un film de Jérémie Degruson

LE CINÉMA COMME UNE ATTRACTION

Comme rappelé précédemment, Jérémie DEGRUSON a été un réalisateur de films d’attraction, un art dans lequel on favorise l’immersion avec des plans très longs, souvent des plans séquences. À l’image de Le Manoir Magique, son premier long métrage adaptant l’attraction Harty House, Les inséparables propose de nombreux plans immersifs. À hauteur de personnage, le réalisateur nous plonge dans une épopée héroïque spectaculaire qui invite à l’évasion. Le spectateur, tout comme les personnages, sont submergés par un monde qui les dépasse.

Passant harmonieusement de la 2D à la 3D avec une facilité déconcertante, le film est un tour de force esthétique et technique. On voyage dans des univers colorés et fantaisistes, créant un charme certain aux aspects les plus sombres de Central Park. La noirceur du monde new-yorkais n’est plus une fatalité quand on a de l’imagination, et les personnages principaux en ont !

Les inséparables, un film de Jérémie Degruson

QUAND DON QUICHOTTE RENCONTRE TOY STORY

Le film est un doux hommage à Toy Story, mais ne tombe jamais dans la copie. Ce sont des jouets qui quittent leurs zones de conforts pour partir à l’aventure, mais cette aventure est voulue. Don souhaite changer d’air, quitter le théâtre dans lequel tout se répète inlassablement, et de bouleverser les règles établies. Si Woody cherche Buzz pour que tout retourne à la normale, Don cherche un acolyte afin de changer les choses.

On y retrouve aussi une forte influence de la filmographie de Terry GILLIAM, comme The Fisher King ou Le Baron de Münchhausen. Le film adaptant librement Don Quichotte, on retrouve les caractéristiques du roman à travers les traits de Don (qui porte son nom). On retrouve aussi des hommages à l’adaptation de Terry GILLIAM, L’homme qui tua Don Quichotte, à travers des scènes comme l’affrontement entre Don et le moulin. Cependant, tout comme Toy Story, il n’est pas question de réaliser une copie de l’œuvre original. Le récit de Don Quichotte s’harmonise parfaitement avec les thèmes de Toy Story, car celui-ci est utilisé pour tenir un propos fort propre à son auteur.

les inséparables
Les inséparables, un film de Jérémie Degruson

RACONTER UNE HISTOIRE PERSONNELLE AVEC DES JOUETS

Avec cette première réalisation en solo, Jérémie DEGRUSON parle de thématiques qui lui sont chères. On retrouve le thème de la marginalité, que l’on pouvait retrouver dans tous ses longs métrages, mais aussi cri d’alerte parlant de l’importance du rêve et du merveilleux. À travers le personnage d’Alphonso, on a toute une critique de la société du spectacle qui ne prend plus de risques pour offrir ce que le public a besoin. Cette critique est appuyée par le personnage de Di qui met en avant les stigmatisations qui peuvent en découler. On a alors une critique tranchée et parfois acerbe sur l’art, renforcé par des références au film Le Chat Potté 2: La dernière quête, qui tenait un constat similaire.

Mais plus qu’un propos radical, le film se veut surtout être un message d’amour et d’espoir. On peut voir, en Dj Doggy Dog, un artiste qui apprend à découvrir son plein potentiel. C’est en acceptant de se mouiller (littéralement) qu’il saura se débarrasser de ce qui l’empêche d’être vraiment lui-même. On peut y voir un artiste qui apprend à abandonner des outils artificiels, afin de développer son propre talent, et acquérir une humanité nouvelle. On peut y voir un regard introspectif de son réalisateur qui a trouvé, à travers Don Quichotte, la force de s’exprimer sur des préoccupations personnelles.

Les inséparables est un film fort de propositions, plein de poésies et de tendresses.
Jérémie Degruson nous offre une réflexion intelligente sur le monde, ainsi qu’un regard introspectif touchant. Le film est accessible à tous, et à ne manquer sous aucun prétexte !

TITRE ORIGINAL : Les Inséparables
GENRE : Aventure
TECHNIQUE : Animation
DURÉE : 1h25
PAYS : Belgique, France, Espagne
DATE DE SORTIE FR : 13 décembre 2023
RÉALISATION : Jérémie Degruson
AVEC : Eric Judor, Jean-Pascal Zadi, Ana Girardo, Chris Marques
PRODUCTION : nWave, Octopolis
DISTRIBUTEUR FR : KMBO

Konata Nekoyama aime

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *