Maurice, le chat fabuleux : Un film au poil !

Maurice le chat fabuleux arrive dans une nouvelle ville, avec ses compères les rats. Un seul but : arnaquer tout le monde, puis ronronner sur un confortable tas de pièces d’or. Mais, à leur arrivée, des événements mystérieux et magiques troublent leur plan. Rien ne se passe comme prévu et ils décident de mener l’enquête. Démarre alors une grande aventure pour cette petite bande bien poilue !

Inspiré du conte des frères Grimm Le Joueur de flûte de Hamelin et adapté du roman jeunesse Le Fabuleux Maurice et ses rongeurs savants (issu des trente aventures de la saga Les Annales du Disque-Monde) de Terry PRATCHETT, le réalisateur Toby GENKEL revisite le conte éponyme en lui apportant une touche de fraîcheur visuelle, tout en restant fidèle l’humour original, subtil et malicieux de PRATCHETT. En s’entourant d’une équipe de haut vol, Maurice, le chat fabuleux arrive à plaire aux petits comme aux grands.

Le fabuleux Maurice, le seul et l’unique !

Au cœur du film, Maurice, le matou de toutes les arnaques, et ses confrères : Keith et la bande de rats savants. Dans leur quête d’escroquer toujours plus de villageois, nos anti-héros se retrouvent dans un village où règne depuis peu un mystère de disparition de nourriture. Ainsi, ils vont faire la rencontre de la pétillante Malicia dans le but de démasquer ce mystère qui règne en maître. Dès le début du film, nous sommes accueillis par une séquence tout en comédie musicale. Où en l’espace de quelques minutes, la relation entre les personnages est établie.

On aimera tout particulièrement ce côté “conte dans une histoire” complètement assumé, conté par Malicia, habituée à briser constamment le quatrième mur. Vous l’aurez compris, en plus d’être l’une des protagonistes principaux, elle est également la narratrice du film. C’est presque à se demander si elle ne serait pas la véritable héroïne de ce film au scénario vivant et une mise en scène dynamique.

Bien qu’un peu classique sur le fond, le scénario de Terry ROSSIO exploite à fond les idées créatives, rendant l’expérience visionnage quasiment immersive. Le scénario arrive habillement à jongler entre la narration principale et les micro-scènes qui brisent le quatrième mur. D’autant plus que Malicia n’est pas la seule à maîtriser ce pouvoir d’échange avec le spectateur. Maurice n’a qu’à bien se tenir pour garder la vedette.

Rat pour tous, rat pour un !

Une véritable complicité règne entre les personnages, qui ont pour la plupart des intérêts individuels. On pense notamment à la bande de rats savants, tous aussi attachants les uns que les autres. Comme le sage et utopiste Paprika Doux, la douce et rêveuse Pêche Blanche et bien évidemment leur courageux chef Dark Rator (avouez, vous l’avez, aussi !).

Comme beaucoup de chats orange, Maurice est assez égoïste et ne pense qu’à l’argent tout en exploitant les capacités de sa bande de rongeur et de son camarade Keith, un joueur de flûte de longue date. Au fil de l’histoire, on découvre un personnage qui change petit à petit, de manière crescendo… On aime tout particulièrement l’énergie de la pétillante Malicia. Débrouillarde et malicieuse, sa double personnalité narrative apporte une touche moderne et unique à cette histoire. Bien que son trop plein d’énergie et d’imagination puisse possiblement en agacer certains (spoiler, nous on l’adore !). Mais disons les termes, elle porte brillamment le film !

Notre seul regret porte sur les antagonistes. Comme Monsieur Patron, ses sbires ou encore le Joueur de flûte, pas exploité à leur maximum dans le récit. Cependant, leur présence marque et fonctionne.

Une réalisation de haut vol

Au niveau de la réalisation, Toby GENKEL a réuni un casting technique de haut vol. On retrouvera notamment Terry ROSSIO au scénario. Oscarisé, il est notamment connu pour être le scénariste de Shrek, Aladin ou encore les cinq films Pirates des Caraïbes. On retrouvera également Carter GOODRICH au chara-design. Un illustrateur reconnu pour ses travaux sur Le Prince d’Egypte, ou encore en tant que directeur artistique sur Nemo, Monstres et Cie, Shrek ou encore Moi, Moche et Méchant.

Vous l’aurez compris, avec un staff aussi qualitatif, Maurice, le chat fabuleux est au final un long métrage dynamique. Fidèle au genre, le film est bourré de gags bon enfants, bien que classiques, elles fonctionnent pour notre plus grand plaisir. Les amateurs de l’œuvre originale de PRATCHETT seront ravis de découvrir la direction artistique globale du film qui colle avec l’univers, le tout avec cette touche de modernité visuelle apportée par le talent de Carter GOODRICH. La 3DCG est très bien exploitée et mise dans le souci du détail. On appréciera d’autant plus le chara-design des personnages aussi qualitatif qu’une production Illumination.

Les parents et les enfants ne verront pas le temps passer avec le montage constant et dynamique qui s’accorde avec la narration globale du film. Frais, fun, drôle et émouvant sont les termes clés de ce film d’animation anglo-germanique de Toby GENKEL. L’œuvre de Terry PRATCHETT passe dans une nouvelle dimension avec cette adaptation pleine de liberté et d’autodérision.

Avec sa réalisation dynamique, Maurice, le chat fabuleux est un plaisir visuel et littéraire qui adapte avec brio l’œuvre originale de Terry PRATCHETT. Le staff premium composé notamment Terry ROSSIO et Carter GOODRICH offre une qualité technique et artistique qui rappellera sans mal le côté parodique du conte de fée façon Shrek ou encore l’esthétique d’un Moi, moche et méchant. Avec son panel de personnages drôles et variés au service d’une narration et d’un montage frais et électrique, le long métrage de Toby GENKEL offre un moment de cinéma jubilatoire qui plaira aux jeunes comme aux moins jeunes.