Hommage à la cinéaste oubliée, Alice Guy sur TCM Cinéma

Depuis ses débuts, la chaîne TCM Cinéma s’est toujours consacrée au cinéma de l’Âge d’or du cinéma américain au travers de ses cases « L’Intégrale » puis « Légende ». Cette année, la case Légende se réinvente pour devenir un espace consacré au cinéma français, la terre d’origine du 7ᵉ art. Cette nouvelle case mettra en lumière des cinéastes, des acteurs et des actrices jusqu’à la fin des années 60. Et pour inaugurer comme il se doit cette nouvelle ère, focus sur une cinéaste coupée au montage de l’histoire du cinéma : Alice Guy, dès samedi 9 mars à 20h50 et disponible à la demande jusqu’au 7 avril.


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Qui est donc Alice Guy ?

Véritable pionnière née en 1873, Alice Guy est ni plus ni moins que la première réalisatrice de l’histoire du cinéma. Initialement secrétaire de direction au Comptoir général de la photographie, elle assiste à une projection privée organisée par les frères Lumière en mars 1895 en compagnie de son employeur Léon Gaumont (le fondateur de Gaumont). Ce dernier se met en tête de vendre des appareils de projection et achète le brevet du Phonoscope à Georges Demenÿ. Malheureusement ce procédé se révélera peu fiable… Afin de compenser ces défauts, Alice Guy propose à Gaumont d’y ajouter de courts films de fiction. La cinéaste réalisera son premier essai en 1896, La Fée aux choux (dont la première version est aujourd’hui perdue).

Le succès sera tel que la jeune réalisatrice se retrouve à la tête d’un service de production de films de fiction où elle ne cessera d’innover. On lui doit des innovations comme le gros plan et les premiers essais de colorisation et de son synchronisé. Mais aussi le premier péplum, un récit de la passion du Christ d’une durée de 35 minutes, et même le premier making of !

L’essor et le déclin du studio Solax

En 1910, Alice Guy quitte la France pour lancer son propre studio, Solax, aux États-Unis. Elle y produira de nombreux films jusqu’en 1922, lorsque la société se retrouvera plombée par la mauvaise gestion de son mari, Herbert Blaché, qui la quitta pour une actrice. Alice Guy finit par rentrer en France, où ne retrouvera aucun emploi, ni à la Gaumont, ni auprès d’autres sociétés de cinéma. Elle tenta par la suite en 1927 de revenir aux États-Unis pour tenter de récupérer ses films, malheureusement, elle parvient seulement à en retrouver trois.

Ainsi, sa carrière prend fin, et Alice Guy va tomber dans l’oubli en tentant toute sa vie de faire reconnaître son œuvre. Ignorée des ouvrages d’histoire du cinéma, en dépit d’un hommage à la Cinémathèque française en 1957 à l’initiative de Louis Gaumont, elle ne fut redécouverte que récemment. Alors que la plupart des opérateurs et techniciens de l’aube du cinéma étaient des femmes, l’Histoire n’a retenu que les pionniers masculins.

Au programme

Samedi 9 mars à 20h50, TCM Cinéma proposera de réparer partiellement cette injustice à travers une sélection de films d’Alice Guy tournés en France et aux États-Unis. Cette programmation sera complétée par le documentaire Be natural, l’histoire cachée d’Alice Guy-Blaché réalisé par Pamela B. Green (2018), raconté par Jodie Foster.

20h50 : Be Natural : l’histoire cachée d’Alice Guy-Blaché (2018), réalisé par Pamela B. Green et raconté par Jodie Foster.

22h35 : Une sélection de courts-métrages des studios Gaumont :

  • Alice Guy tourne une phono scène dans les studios des Buttes-Chaumont (1907)
  • Questions indiscrètes (1906)
  • Le Pêcheur dans le torrent (1897)
  • Espagne (1905)
  • Les Chiens savants (1902)
  • Chien jouant à la balle (1905)
  • La Fée aux choux (1900)
  • Dans des saisons – L’hiver, danse de la neige (1900)
  • La Marâtre (1906)
  • Danse serpentine par Lina Esbrard (1902)
  • Faust et Mephistopheles (1903)
  • Coucher d’une parisienne (1900)
  • Chapellerie et charcuterie mécaniques (1900)
  • Sage-femme de première classe (1902)
  • Danse serpentine par Bob Walter (1897)
  • Chirurgie fin de siècle (1900)
  • La Bonne absinthe (1899)
  • Le Bonsoir de la fée (1910)

Une sélection de courts et moyens-métrages du studio Solax :

  • Greater love hath no man (1911)
  • Algie the miner (1912)
  • Falling Leaves (1912)
  • Canned Harmony (1912)
  • A fool and his money (1912)
  • Making a American Citizen (1912)
  • The Girl in the armchair (1912)
  • The Sewer (1912)
  • Burstup Holmes’ murder case (1913)
  • Matrimony’s speed limit (1913)
  • The Ocean Waif (1916)
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