Rencontre avec le vidéaste Mitsugi à Japan Expo 2023

Vidéaste français résidant au Japon depuis 2011, Mitsugi a réussi en l’espace de quelques années à se faire un nom sur YouTube, à travers ses contenus divers et variés sur son quotidien de résident, acteur, musicien et mannequin étranger au Japon. Nous avons eu l’occasion d’échanger avec lui lors de sa venue à la Japan Expo en 2023. Une venue qui fût également l’occasion pour le vidéaste de rencontrer pour la première fois ses abonnés depuis le lancement de sa chaîne YouTube en janvier 2021.

Une interview disponible en version vidéo sur notre chaîne Studio JM Production.

Mitsugi : Bonjour, je suis Mitsugi, je vis à Tokyo depuis un peu plus de 12 ans (mars 2011). J’ai eu beaucoup d’expériences dans ma vie, comme actuellement, où je travaille dans le milieu des médias japonais. C’est-à-dire que je joue dans des publicités, j’interviens dans des émissions de télé, etc. Et depuis deux ans et demi, j’ai une chaîne YouTube via laquelle je m’adresse à un public français, et où je parle de mes différentes expériences au Japon, de mon métier ou encore de la culture japonaise !

En plus de ta rencontre avec Louis-san et Benoît (Tev), qu’est-ce qui t’a motivé à te lancer dans les vidéos sur le Japon et sur ta vie là-bas ?

Mitsugi : En effet, c’est important de préciser Louis et Tev, car ce sont vraiment eux qui m’ont poussé à me lancer sur YouTube. À la base, je n’avais pas du tout prévu de me lancer sur YouTube ! J’ai eu beaucoup de rêves dans ma vie, mais celui-ci n’était pas dans mes plans (rires). Après, j’ai toujours voulu faire de la vidéo, puisque je suis un passionné de cinéma. Ça se voit en quelque sorte avec mon travail, sachant que je suis dans le milieu des médias. Sauf qu’il s’est passé un petit quelque chose en 2020 : la pandémie de Coronavirus. Ce qui a fait que tout le secteur dans lequel je travaille a été stoppé pendant plusieurs mois.

Mitsugi : Du coup, je me suis assez vite retrouvé sans travail, avec beaucoup de temps à perdre en quelque sorte. Je me suis remis à la musique en sortant quelques singles, mais malgré ça, l’aspect vidéo, tournage, etc. commençait rapidement à me manquer. C’est à ce moment-là que Louis-san était à la recherche d’un photographe. Et de fil en aiguille, en travaillant ensemble, on a commencé à très bien s’entendre. Ensuite, avec Tev, que j’ai rencontré rapidement après, ils ont trouvé que toutes ces anecdotes sur ma vie au Japon pourraient plaire aux gens, car c’était quelque chose qu’on ne voyait pas assez sur YouTube. Personnellement, je ne pensais pas du tout que ça allait fonctionner (rires). Mais qui ne tente rien, n’a rien ! Et c’est en tâtant le terrain que ç’a plu et que j’ai continué. Et aujourd’hui, YouTube fait partie de mes nombreux métiers.

Comment as-tu réussi à trouver ta voie et à te démarquer sur YouTube ?

Mitsugi : Il faut savoir qu’à l’époque, il y avait déjà Tev, Louis-san, Japania, Ichiban Japan, etc. qui cumulaient déjà des centaines de milliers d’abonnés Et moi, j’arrive, je ne suis personne, en fait. Sur le coup, je me suis demandé « Qu’est-ce que je peux faire dans ce paysage de niche qu’est le YouTube Japon ? ». Alors, j’ai tenté quelque chose sur cette voie-là, en partageant mon expérience au Japon. Celle d’un jeune qui est parti au Japon, qui a dû vite s’acclimater à la culture et au quotidien japonais en enchaînant les expériences. J’ai joué ma carte, et finalement, j’ai fait le bon choix (rires) !

En l’espace de deux ans, tu es devenu un vidéaste reconnu sur le Japon et sa culture. Avec une chaîne YouTube à 161k, des activités sur Twitch, etc. comment arrives-tu à concilier ce temps sur ces plateformes avec ton travail de comédien, mannequin et musicien ?

Mitsugi : En effet, dans un premier temps, vu de loin, ça peut paraître compliqué. Finalement, aujourd’hui, j’ai le luxe d’avoir mon métier de mannequin au Japon. Il faut savoir que lorsque j’ai commencé ce métier, j’avais un petit boulot à côté (serveur en bar, supérettes, etc.). Il fallait que j’aie quelque chose à côté, comme je ne gagnais pas encore assez. Et vers 2016-2017, j’ai eu la chance d’avoir suffisamment de contrats pour me permettre d’arrêter ces petits boulots et de développer d’autres activités annexes.


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Mitsugi : Et il est important de savoir que lorsque tu commences ce métier de mannequin, tu n’es personne. Il y a plein de gens déjà sur place qui font tous les boulots avec des producteurs qui les connaissent déjà. Et toi, à la fin, tu te retrouves avec les contrats restants. Et plus tu fais ton chemin, plus tu réussis à te forger ton réseau et à monter petit à petit. Ce qui fait que moi, aujourd’hui, mon métier a beaucoup changé.

Mitsugi : Là où je ne faisais que de la photo dans des magazines, je me retrouve à la télévision à intervenir sur des plateaux. Ce qui fait que j’ai moins de contacts qu’avant, mais qui sont plus gratifiants. De ce fait, je peux me permettre de faire un tri dans les propositions et me faire un emploi du temps. Ce qui fait que j’arrive assez aisément à m’organiser sur ce que je fais sur YouTube et mon boulot.

Que ce soit sur Twitch ou YouTube (notamment avec les Dis Nous Mitsu), tu arrives à entretenir, malgré la distance, une relation particulière et très proche avec tes abonnés. Est-ce quelque chose qui compte pour toi, cette proximité viewer / abonnés ? Et, surtout, comment arrives-tu à l’entretenir ?

Mitsugi : Comme je l’ai dit plus haut, quand je suis arrivé sur YouTube et avec les grands noms déjà présents comme Louis San, Ichiban Japan… Je ne me voyais pas me mettre à leur niveau. J’ai plutôt réfléchi à quel format ou plutôt quel message je voulais transmettre au niveau de mes vidéos. Pour ça, le fait de parler de mon quotidien et particulièrement de mes expériences est un peu la ligne directrice que j’ai suivie. Je ne voulais pas que les gens se disent que j’étais trop fort, que j’avais tout réussi, mais plutôt qu’on voit toutes les expériences qui ont fait que j’en suis ici aujourd’hui et la chance que j’ai eue.

Mitsugi : À la base, je voulais être musicien. La musique, c’était mon rêve. Je me voyais aller au Tokyo Dome et que ça allait cartonner. Ça n’a pas marché, mais le fait d’avoir eu cet objectif fait que ç’a amené tout un tas d’événements qui me mènent à aujourd’hui. C’est ça que je raconte sur YouTube, car c’est des choses que tout le monde peut faire. Ayez un objectif, et un cheminement tel que le mien peut s’appliquer à tout le monde ! Ce que j’essaye de faire aussi, c’est de changer les idées reçues et d’apporter quelque chose de culturel afin de lutter contre les préjugés que l’on pourrait avoir. J’ai suffisamment de bagages pour pouvoir expliquer l’autre facette de ce prisme que l’on pourrait avoir, et que derrière, il y a une raison à ça.

Tu l’as certes déjà expliqué dans un DNM mais, comment as-tu appris le japonais et quelles sont les techniques ou les supports d’apprentissages que tu recommandes à ceux ou celles qui voudraient se lancer dans l’apprentissage de cette langue ?

Mitsugi : À la base, c’est avec la musique. Vers mes 11/12 ans, j’ai commencé à m’intéresser au japonais, car je voulais comprendre ce que les paroles et les artistes voulaient dire. Dans un premier temps, c’était plus dans un apprentissage personnel. Il faut apprendre la langue dans un objectif d’avoir une passion, parce que sinon tu vas abandonner rapidement ou te sentir vite découragé.

Mistugi : Là où j’ai eu cette espèce de point de bascule pour ma part, c’est quand j’ai déménagé près de Toulouse. Il y a une grosse communauté japonaise là-bas et je me suis retrouvé à côtoyer ces gens-là. Et ils m’ont apporté deux choses qui sont extrêmement importantes. La première, c’est de parler au quotidien japonais dans une communauté, ce qui n’était pas fameux pour moi au début. Et la seconde chose, ce sont les codes sociaux qu’ont les japonais, car tu peux mal interpréter certains codes, puisque ce ne sont pas les mêmes qu’en France.

Selon toi, quelle est la qualité indispensable pour une bonne vidéo ? Le montage, la musique, le sujet, la miniature… Sur quels points te concentres-tu le plus ?

Mitsugi : Déjà ça va dépendre de ton type de vidéo et de son format. Si tu veux prendre pour le format YouTube, ça va clairement être le rythme. Moi, dans mon cas, j’écris et je vérifie si le rythme me convient en off caméra. Prenons l’exemple, je suis abonné à plus de 200 chaînes YouTube. Mais dans la vie de tous les jours, je n’ai pas le temps de toutes les suivre. Si le rythme n’y est pas, je vais voir une autre vidéo qui va m’intéresser et je vais passer celle que j’étais en train de regarder. Le but, c’est d’essayer d’éviter ça, il faut être concis ! Même si on peut se permettre de divaguer, il ne faut malgré tout pas perdre le rythme.

Quels conseils voudrais-tu donner aux personnes qui souhaitent se lancer sur YouTube de façon professionnelle ?

Mitsugi : C’est une question compliquée, car encore une fois, ça dépend de ce que tu as envie de faire. Quand je me suis lancé, j’ai beaucoup hésité, je ne savais pas quoi faire parce qu’il y avait déjà des gros noms sur le thème. J’ai réfléchi, c’était sur les expériences que j’ai eues. Par exemple mon expérience de “Host” que j’ai un peu mal vécue, ce qui a permis d’être un exutoire. Ce que je peux conseiller c’est de trouver un sujet qui vous plaît, qui vous passionne, qui soit unique à vous-mêmes et surtout, quelque chose pour lequel vous avez confiance ! Pensez également au format, ce que vous voulez dire, et aussi au message que vous voulez faire passer !

Quels sont les messages que tu souhaites faire passer aux spectateurs à travers tes vidéos (partage de ta vie au Japon, découverte culturelle, changement de mentalités, casser les préjugés…) ?

Mitsugi : Première chose : merci beaucoup. Japan Expo, c’est la première fois que je fais une convention depuis que je suis sur YouTube, que je rencontre des gens. Ça fait super plaisir, car comme je me suis lancé pendant la période de la pandémie, je voyais les chiffres monter, mais c’était tout, je ne voyais personne. C’est grâce à ça, entre les dédicaces et les photos que j’ai pu faire dernièrement que je me rends compte de l’impact de tout ça. Si je devais laisser un message, ce serait le même que sur la fin de mes vidéos YouTube car c’est le maître mot : « Si vous avez envie de faire des trucs, faites-les ! Suivez le chemin qui vous anime, vous en ressortirez que du bon ! »

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Propos recueillis le 15 juillet 2023 par Jonathan “Jojo Tout Cour” Guetta, Kenedy Guetta et Alexandre “Epsilon Delta” David pour Konata Nekoyama / Studio JM Production. Corrections par Strangie et Haricolin. Remerciements à Aurélie LebrunEmmanuelle Verniquet et Thomas Quinn de l’agence Games of Com.

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