La Vie rêvée de Miss Fran : Entre timidité et onirisme, Daisy Ridley nous éblouit

Fran est employée de bureau dans une petite entreprise portuaire de l’Oregon. D’une timidité maladive, cette célibataire mène une existence millimétrée, dénuée de toute fantaisie – exception faite des étranges rêveries auxquelles elle s’abandonne. Mais les choses changent le jour où Robert, nouvelle recrue fantasque et sympathique, fait mine de s’intéresser à elle…

Pour son nouveau film, Rachel Lambert nous emmène au cœur de l’Oregon en compagnie de la jeune Fran. Bien que très jolie jeune femme, elle souffre d’une timidité maladive. Et ce n’est malheureusement pas son entreprise où règne l’ennuie qui va arranger ça… Heureusement, Fran aime son travail à base de tableaux Excel, car elle le fait bien. Mais c’est sans compter sur l’arrivée d’un nouveau venu au sein de l’entreprise qui va radicalement bouleverser la vie notre protagoniste. C’est ainsi que commence La Vie rêvée de Miss Fran ? Très probablement !

L’ennuie rêvée de Miss Fran

Dès le début du long-métrage, Rachel Lambert place son cadre et son environnement. Paysages magnifiques, ambiance de bureau basique et simple… Des collègues qui vivent leur vie, mais au milieu de tout ça, on découvre un personnage central à la fois attachant, mais surtout extrêmement intéressant. Fran vit dans son coin, tout en essayant de s’acclimater, non sans une certaine souffrance, aux autres et à leur sociabilité légendaire. Oui, Fran est une introvertie, pour qui la sociabilité et l’interaction avec les autres reste une énigme, comme si cette notion ne lui avait jamais été inculquée. Mais face à ses angoisses ou encore à ses peurs, Fran arrive néanmoins à s’enfuir dans ses pensées oniriques (ou son monde intérieur) à base de gros serpent, de forêts suffocantes, de plages sinistres… Des fantasmes protecteurs, qui, en plus de nous offrir des cadres poétiques, protègent le personnage.

Néanmoins, la force du film se trouve dans cette quête de sociabilité et d’ouverture aux autres, lorsque qu’arrive un nouveau collègue dans l’entreprise, Robert. Et ainsi, petit à petit, à force de rapprochement, le jeune homme arrive à devenir cette clé qui permet à Fran d’évoluer, et ce, avec de nombreux efforts. On prend plaisir à découvrir cette relation naissante entre ces deux âmes que tout oppose : l’un est extraverti et social, l’une est timide et introvertie. Fran et Robert nous offrent des scènes d’une délicatesse pure, malgré le malaise qui règne parfois entre les longs silences et les jeux de regards timides.

Évoluer, petit à petit

Au fil du film, nous suivons l’évolution considérable de Fran. Dans les premières minutes, nous sommes face à un personnage discret, qui ne parle pas, qui reste à l’écart, voire qui s’efface. Comme si un certain mal-être règne autour de Fran, jusqu’à l’arrivée de Robert. On ressent au dès lors, et non sans émission et délicatesse, chaque effort considérable (qui peut n’avoir l’air de rien à première vue) de Fran pour s’ouvrir aux autres, se faire des amis, devenir sociable… Bref, vivre la vie rêvée de Miss Fran. Mais n’allez pas croire à un long-métrage triste et larmoyant, Rachel Lambert nous livre une œuvre lumineuse et poétique.

La vie rêvée de Miss Fran
La vie rêvée de Miss Fran, un film de Rachel Lambert.

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Un numéro d’équilibriste rétro et moderne

Rachel Lambert nous livre avec son long-métrage un tour de force du côté de la réalisation ! Ici, la cinéaste joue sur la simplicité des cadres et des plans, mais tout en misant sur un souci du détail absolu. Que ce soit au niveau de la composition de cadres qui, notamment celles où l’on suit Fran dans ses fantasmes poétiques intérieurs : des plans poétiques, étranges, sombres… Mais qui reflètent parfaitement l’état d’esprit de notre protagoniste. Ils sont définitivement l’énorme point fort du film (Cf : les captures plus hautes).

Le rythme est ici assez lent au service d’une narration douce et solide, porté à 100 % par une Daisy Ridley (qui interprète Fran) exceptionnelle de justesse. On ressent à travers le film, une ambiance générale assez mélancolique, mêlant univers de bureaux et quotidien qui se parfume au fur et à mesure du récit d’un parfum de tendresse porté par un ensemble de personnages sincères et profondément humains.

Pour rester dans le côté esthétique, impossible de ne pas passer à côté de la bande originale et le style visuelle qui fait part belle à l’âge d’or hollywoodien. Oui, vous avez bien lu ! Rachel Lambert offre à son long-métrage, une atmosphère volontairement vintage à base de chansons et une typographie des titres exploitant avec enthousiasme les standards du cinéma des années 30 / 50. Une approche originale et détonante pour aborder les thèmes résolument actuels.

La vie rêvée de Miss Fran
La vie rêvée de Miss Fran, un film de Rachel Lambert.

Avec La Vie rêvée de Miss Fran, Rachel Lambert nous offre un film riche et lumineux, porté par une Daisy Ridley absolument brillante. La cinéaste aborde ici des thèmes actuels tels que la solitude, l’asociabilité et la difficulté de combattre ses peurs et angoisses à travers une mise en scène et une narration délicate et poétique, accompagné d’un style visuel volontairement rétro, empruntant certains codes à l’âge d’or hollywoodien.

TITRE ORIGINAL : Sometimes I Think About Dying
GENRE : Comédie, Drame
TECHNIQUE : Prises de vues réelles
DURÉE : 1h33
PAYS : États-Unis
DATE DE SORTIE FR : 10 janvier 2024
RÉALISATION : Rachel Lambert
AVEC : Daisy Ridley, Dave Merheje et Brittany O’Grady
PRODUCTION : Point Productions et Saks Picture Company
DISTRIBUTEUR FR : Condor Distribution
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