1997, Anvers. Frank Verstraeten, génie informatique au flair avéré pour les affaires, est fasciné par la vie nocturne. Son rêve ? Avoir sa propre discothèque, et écraser, mieux, annihiler la concurrence. Superficie géante, piste de danse tournante, spectacles laser, feux d’artifice : ZILLION en met plein la vue. Pour s’assurer la présence des plus belles femmes du pays, Frank fait appel à une connaissance, Dennis Black Magic, roi du porno local. Le cocktail sexe, drogue et musique techno est imparable ! Mais, le succès attise la jalousie, et Frank ne tarde pas à se faire des ennemis aussi bien parmi ses employés que ses concurrents…
Bien qu’il soit probablement inconnu en France, l’histoire du Zillion et de son fondateur, Frank VERSTRAETEN a pourtant chamboulé toute la Belgique dans les années 90. Entre décadence, drogues, porno et conflits divers et varié, le long-métrage de Robin PRONT revient à la manière d’un Loup de Wall Street sur l’incroyable destin d’un génie informatique élevé au rang du roi de la nuit. Un biopic dramatique phénoménal qui sent bon les nineties, un monde ou tout était possible.
Zillion, l’histoire d’une putain d’histoire
Tel un Loup de Wall Street ou un Social Network, Zillion nous introduit dès le début son protagoniste excentrique, étalant son arrogance dès les premières minutes. Voici Frank VERSTRAETEN, petit génie informatique, amoureux des affaires avec sa mère, mais pas super copain avec le fisc, son ennemi numéro un. Rapidement devenu la référence à Anvers, le destin le mettra sur la route d’un margoulin répondant au nom de Dennis Black Magic, le roi du porno local qui lui offrira deux places premium pour Le Carré. Boîte de nuit mythique où seuls les plus VIP des VIP peuvent s’y approcher. Au sein de cet immense palace de festivités et d’alcool, il y fera la rencontre de Vanessa GOOSSENS, la Miss Belgique.
Jeté de force du Carré après avoir voulu l’approcher de trop près, le Frank VERSTRAETEN du Zillion était né. Ce qu’il souhaite, il l’obtient. Et ce, peu importe la manière. Le petit génie de l’informatique se transforme petit à petit en capitaine d’un navire de la nuit qui deviendra très vite incontrôlable. Entre conflits d’intérêts, blanchiment d’argents, corruption et crimes fédéraux, le Zillion est la source d’innombrables ennemis pour Frank VERSTRAETEN, dont lui-même en fera partie.
Un monde où tout était possible
Plus qu’un reflet de son époque, Zillion est une fresque des années 90. Des années où tout était possible pour citer les mots de l’intéressé. Le réalisateur nous livre ici un biopic percutant à la réalisation extrêmement soignée. Le sectateur est immédiatement transporté dans l’histoire à travers notamment les soucis du détail élaboré pour faire revivre pendant deux heures l’ambiance techno, strass et paillettes des années 90. Nous avons ici un vrai travail sur la lumière et des décors, particulièrement visibles lors des scènes à l’intérieur de la mythique boîte de nuit. Idéal pour mettre en lumière le côté spectaculairement sombre et sanglant qui se cache derrière le Zillion.
Le découpage ingénieux, dont la narration est portée par Frank VERSTRAETEN lui-même, offre un rythme soutenu au film, ne lui garantissant aucun temps mort. Le cinéaste maîtrise sa durée. On assiste avec fascination à la déchéance et à la mégalomanie naissante du protagoniste. L’écriture cohérente nous permet de comprendre l’enjeu des personnages (particulièrement de Denis et de la mère de Frank), voyant leurs sacrifices inutiles face aux caprices du roi de la nuit.
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Un film surprenant
Ce que l’on apprécie avec Zillion au-delà de sa réalisation, ce sont ses comédiens. On apprécie tout particulièrement Jonas VERMEULEN qui interprète avec brio Frank VERSTRAETEN. Évidemment, le caractère du personnage fait que l’on a énormément de mal à s’y attacher. Voire à avoir de l’empathie pour lui. Impossible de ne pas faire abstraction à Matteo SIMONI, implacable en Dennis Black Magic, le bras droit excentrique de Frank. Et bien sûr, Charlotte TIMMERS qui donne tout en Miss Belgique, Vanessa GOOSSENS. Non content d’avoir une réalisation proche d’un Loup de Wall Street, Zillion peut aisément compter sur un casting qui porte le film.
À l’image du lieu éponyme, Zillion est une œuvre qui prend des libertés artistiques avec des choix bien à lui. Entre scènes pharaoniques au cœur de cet espace labyrinthique et l’abondance de sons techno. Au niveau de la technique, le film exploite tout son potentiel en Dolby Atmos. Défiant la police, le fisc et tous ses proches, Frank VERSTRAETEN n’a peur de rien. Bien que petit en taille, il nous apprend une règle immuable : Même le petit des hommes peut devenir grand, même en l’espace de quelque temps.
Avec Zillion, le cinéaste Robin PRONT nous offre un biopic électrique. Un véritable hommage à cette boîte de nuit mythique. Avec sa réalisation et son soin de l’esthétique des nineties, Zillion est une fresque de son époque. Au même titre que Le Loup de Wall Street, l’histoire de Frank VERSTRAETEN, bien que détestable personnage, a le mérite d’exister. Entre sexe, gloire, corruption, drogue, argent et décadence, ce biopic respire cette drôle d’époque où tout était possible. Mais, aujourd’hui, les temps ont changé. Plus qu’un simple biopic, Zillion est un hommage.
TITRE ORIGINAL : Zillion
GENRE : Drame, biopic
TECHNIQUE : Prise de vues réelles
DURÉE : 2h18
PAYS : Belgique, Pays-Bas
DATE DE SORTIE FR : 21 juin 2023
RÉALISATION : Robin Pront
AVEC : Jonas Vermeulen, Matteo Simoni et Charlotte Timmers
PRODUCTION : Woestijnvis et Millstreet Films
DISTRIBUTEUR FR : Koba Films / CGR Events
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