The Wild One : Jack Garfein à cœur ouvert

Petit garçon des Carpates rescapé de la Shoah, metteur en scène à succès, poumon de l’Actors Studio, protégé d’Hollywood mais aussi exilé, conspué, oublié, Jack Garfein a vécu plusieurs vies. « The Wild One » nous fait découvrir la vision d’un homme dont la vie entière fut tournée vers l’idée que la création artistique est un acte de survie.

« Si Jack Garfein n’avait pas existé, Hollywood l’aurait inventé. » Telle est la phrase d’Orson WELLES qui résume parfaitement cette plongée dans les origines du cinéma hollywoodien que nous offre Tessa LOUISE-SALOMÉ avec son documentaire The Wild One. Retraçant la vie de Jack GARFEIN, l’homme qui forgea d’une main de maître le Hollywood tel que nous le connaissons.

une Lettre d’amour au cinéma

Mélangeant avec brio images d’archives et plans originaux de Jack GARFEIN, The Wild One est un documentaire excellemment documenté. On se laisse porter non seulement par la voix Willem DAFOE en narrateur ainsi que par les propos poignants de Jack GARFEIN en personne. De son enfance jusqu’à sa carrière de cinéaste singulière portée par l’amour du théâtre et des acteurs, tout au long du vingtième siècle.

Très subtil, le long-métrage de Tessa LOUISE-SALOMÉ passe du strass et de paillettes de Broadway et hollywoodien aux origines difficiles du metteur en scène. Notamment lors de la Seconde Guerre mondiale où Jack GARFEIN, ayant vécu la déportation, nous raconte non sans émotion cette période sombre.

La Shoah, le Rêve Américain, le cinéma hollywoodien ou encore le théâtre contemporain, The Wild One, c’est l’histoire et le vécu d’un homme unique en son genre, entremêlé à une mise en avant de sa personnalité. Jack GARFEIN, c’était aussi une personne en quête constante de désir de liberté et de dénonciation de l’abus de pouvoir.

un Hommage à Jack Garfein

Le film de Tessa LOUISE-SALOMÉ n’est pas là pour choquer le spectateur. Il est là pour marquer et figer la mémoire d’un pionnier du cinéma contemporain. Un pionnier qui nous a quittés le 30 décembre 2019 à l’âge de 89 ans. Avec ses images d’archives bien choisies et ses magnifiques images originales, The Wild One nous transporte visuellement avec brio dans la vie du metteur en scène. Le tout, avec un montage constant et bien rythmé, jonglant avec les nombreuses interviews des proches du metteur en scène.

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On appréciera notamment la présence de Blanche BAKER, Peter BOGDANOVICH ou encore de Geoffrey HORNE qui nous content leur expérience passionnante avec Jack GARFEIN. Des interventions passionnantes qui nous permettent d’en savoir plus sur ses méthodes. Instructif et poignant, ce documentaire est pertinent de par sa narration, ses différents points de vue portés par ses intervenants. Et surtout par la prestance de son protagoniste à qui ce film est dédié.

La force de ce documentaire est également son esthétique globale très sobre. On appréciera surtout ses magnifiques plans originaux où l’on y voit Jack GARFEIN errant dans un lieu isolé où films et souvenirs sont projetés devant ses yeux devant des toiles de verre. Où chaque frame est matière pour nous conter son vécu.

Avec The Wild One, Tessa LOUISE-SALOMÉ nous livre un Jack GARFEIN mélancolique à cœur ouvert. Véritable déclaration d’amour au cinéma hollywoodien, ce documentaire est une mine d’or d’informations et d’anecdotes à travers la présence de nombreuses personnalités, comme Blanche BAKER, Peter BOGDANOVICH de Geoffrey HORNE et de Jack GARFEIN, lui-même. The Wild One est un sublime hommage à l’homme le plus important d’Hollywood. Voir à celui qui l’a forgé d’une main de maître au fil du vingtième siècle à travers guerres et marées.