Rencontre avec Yukio Takatsu

À l’occasion de Japan Expo, nous avons eu la chance d’échanger avec le réalisateur, animateur et directeur d’animation, Yukio TAKATSU. Notamment connu pour avoir réalisé, storyboardé et animé de nombreux openings / génériques d’ouverture d’animes au sein du studio SHAFT, nous pouvons citer par exemple son travail sur l’opening 2 de Nisemonogatari en 2012, celui de Tsukimonogatari en 2014 ou encore le second ending (générique de fin) de March comes in like a lion (Saison 2).

Évidemment, impossible de ne pas évoquer le 17e opening de Naruto Shippuden, qu’il a réalisé et animé seul pour le studio Pierrot. Travaillant en freelance depuis Paris, Yukio TAKATSU possède un style bien à lui. Jouant sur l’animation constante et répétée des personnages, les rotations d’éléments et ses ingénieux mouvements de caméra.

Exemple du style de Yukio TAKATSU avec le troisième générique de Nisemonogatari.
Après le lycée, quel a été votre parcours pour travailler dans l’animation japonaise ? Était-ce une passion qui vous nourrissait depuis votre enfance grâce à un anime précis ?

Au lycée, j’avais déjà une passion pour les animés, comme Yoroiden Samurai Troopers (Les Samouraïs de l’éternel) ou encore City Hunter (Nicky Larson). Lorsque j’étais plus jeune, j’appréciais également les mecha du studio Sunrise, comme Mobile Suit Gundam.

En tant que réalisateur d’opening, quelles sont vos principales sources d’inspirations ? Essayez-vous d’être le plus fidèle au support d’origine ou alors incorporez-vous votre style ?

Pour donner un exemple avec Naruto, les fans avaient déjà des images assez précises du manga et de son adaptation animée. Il fallait ici rester très fidèle à l’œuvre d’origine, alors que sur les Monogatari, qui est un univers plus large, j’étais plus libre de laisser libre cours à mon imagination et à mes idées de mise en scène.

Quels sont selon vous les logiciels de prédilection à maîtriser quand on est animateur dans l’animation japonaise ?

Ça dépend beaucoup des projets et des studios, mais principalement en tant qu’animateur, on se retrouve souvent à travailler sur des logiciels comme Clip Studio Paint ou TVPaint au Japon. En France, on est plutôt amené à travailler sur Harmony. On doit vraiment savoir s’adapter à tous types de logiciels du genre, en général.

À l’exception de quelques studios, l’ensemble de l’industrie de l’anime repose sur des freelances aussi bien au niveau des animateurs que des storyboards. Préférez-vous les studios qui fonctionnent ainsi ou ceux qui recrutent en CDI ?

Personnellement je pense que ça dépend des gens. Certaines personnes vont préférer rester dans la même entreprise et d’autres vont aimer être en freelance et enchaîner les studios et missions différents. Beaucoup de personnes pensent qu’on est plus libre en freelance, notamment sur ses jours de congés, etc. Mais au final ce statut est très compliqué à gérer, puisqu’il faut avoir beaucoup de projets et contacts pour tenir.

Avez-vous des conseils ou des recommandations pour ceux ou celles qui voudraient se lancer dans l’animation, plus particulièrement au Japon ? Surtout aujourd’hui ?

Avant tout, il faut aimer, voire adorer dessiner. C’est ni plus, ni moins, le cœur de notre métier !


Propos recueillis le 16 juillet 2022 par Jonathan “Jojo Tout Cour” Guetta et Kenedy Guetta pour Konata Nekoyama / Studio JM Production. Remerciements à Aurélie LebrunEmmanuelle Verniquet et Thomas Quinn de l’agence Games of Com. Nous remercions aussi Hikaru Kaneko pour son travail d’interprète.

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