Moto Hagio en deux anthologies fantastiques

Moto Hojo, spécialiste du shôjo moderne, elle commence par la publication d’une histoire courte en 1969 à 20 ans. Ses sujets de plus prédilections, sont l’amour entre d’êtres du même sexe. Son manga de science-fiction Jūichinin iru ! et un autre conte remporte le prix du manga Shogakukan en 1976. Dans cet article, focus sur deux mangas sortis chez Glénat en janvier 2024. Le premier se concentre sur la science-fiction avec comme nom Anthologie de l’humain. Quant au deuxième, il se nomme Anthologie de la rêverie.

Moto Hagio figurant parmi les premières artistes féminines à avoir bouleversé les codes du shojo qui leur imposaient des histoires simplettes à l’eau de rose. Moto Hagio a exploré divers horizons, allant de la saga vampirique aux récits de SF à la Ray Bradbury, en passant par les critiques sociales ou les fables amères !

Les éditions Glénat ont ici sélectionné, spécialement pour le lectorat français, quatre récits pour découvrir toute l’étendue du talent de cette artiste. Dans De la rêverie, vous pourrez apprécier ses œuvres fantastiques et de science-fiction : Un rêve ivre, les deux parties de Nous sommes onze ! et Le Petit Flûtiste de la forêt blanche. Cette nouvelle édition de l’anthologie vous permet ainsi de découvrir toutes les facettes de Moto Hagio. Incluant notamment un contenu agrémenté de préfaces et de commentaires qui vous aideront à mieux situer l’artiste et son importance dans l’essor actuel que connaît le manga.

MOTO HOJO : ANTHOLOGIE DE L’HUMAIN

Après une préface de Baku Yumemakura écrit en octobre 2013, la mangaka nous propose trois histoires. La première : La mère Iguane, le sujet est une relation conflictuelle maternelle très bien mise en scène, sous forme fantastique qui ajoute une plus grande force au récit. En second, Mon côté ange, deux sœurs siamoises qui ne peuvent plus vivre ensemble s’interrogent sur l’identité de soi et son sentiment envers l’autre. Le pensionnat de Novembre, lui, suit une affaire de famille avec des secrets, un sosie… Pauvre maman, va vous emmener dans une histoire d’un enfant livré à lui-même qui vient de perdre sa mère avec une fin qui prend une tournure inattendue. En dernier, Le coquetier parle d’un garçon qui a des relations avec des hommes plus âgés sous fond d’intrigue lié à la Seconde Guerre mondiale. Une histoire d’une grande tristesse et bourrée de retournement de situation.

MOJO HAGIO ANTHOLOGIE DE LA RÊVERIE

Au début, on trouve un texte écrit par Tomoko Yamada. Pour la première histoire, Un rêve ivre est un très bon récit en couleur qui a pour sujet le destin/la réincarnation et la mort. En outre, la sexualité est également présente. C’est un plaisir de suivre les protagonistes. Ensuite, la mangaka nous propose Nous sommes 11 et sa suite. Elle nous embarque dans un space opera avec un huis clos oppressant ou se mêle traîtrise ainsi qu’amours entre un homme avec une personne qui peut choisir son sexe (pour le moment, c’est un garçon). Une péripétie sans temps morts avec de nombreux rebondissements à la clé. Pour sa séquelle, on est plus sur un complot politique et la guerre entre deux peuples avec le même couple en protagonistes. Pour finir, Le petit flûtiste, qui est une nouvelle très mélancolique et bien illustrée comme les autres histoires.

EN DÉTAIL

Les dessins sont magnifiques, le trait des personnages est très bien travaillé et détaillé. L’autrice parvient bien à nous transmettre les sentiments qu’elle veut que le lecteur ressente. C’est aussi une lecture qui fera réfléchir sur les différentes relations entre même sexe ainsi que d’autres thèmes que vous découvrirez lors de votre lecture. La traduction est très bien faite, il n’y a aucune faute ni coquille. Les deux anthologies ont des thèmes similaires met celui avec le côté fantastique rajoute un grand plus à ses histoires.

Une lecture recommandée même pour ceux qui ne sont pas fans de shôjo vu les nombreux sujets traités. Vous serez aussi subjugués par les dessins de Mota Hagio et ses différentes œuvres qui se lisent avec un plaisir sans fin.

HAGIO MOTO ANTHOLOGY © 1971-1992 Moto HAGIO / Shogakukan, Inca. / Glénat