Le Robot Sauvage : DreamWorks au naturel

Le Robot Sauvage suit l’incroyable épopée d’un robot – l’unité ROZZUM 7134 alias “Roz” – qui après avoir fait naufrage sur une île déserte doit apprendre à s’adapter à un environnement hostile en nouant petit à petit des relations avec les animaux de l’île. Elle finit par adopter le petit d’une oie, un oison, qui se retrouve orphelin.

Chris Sanders est un réalisateur au parcours original. Après avoir réalisé son premier long métrage d’animation chez Disney, il prend son indépendance pour nous offrir des œuvres sensibles et passionnantes. Avec Dragon et Les Croods, réalisés pour le studio DreamWorks, il démontre son savoir-faire et son expérience. Seul et en duo, Chris Sanders s’affirme comme un véritable auteur. Fort de ces expériences, il réalise L’Appel de la forêt, son premier film en prise de vue réelle. Cette année, il revient à la réalisation en animation Le Robot Sauvage pour le studio DreamWorks.

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LA COHABITATION IMPOSSIBLE

Passant de l’irrévérence d’un Shrek à la douceur d’un Blanche Neige et les sept nains, le film tente de trouver un équilibre entre deux camps que tout oppose. À l’image de son réalisateur, Roz est un personnage qui tente de trouver sa place. Perdue sur une île qui questionne la façon dont elle a été programmée, Roz fait des rencontres importantes pour sa survie. Tout le monde est soumis aux affres du temps, et doit donc apprendre à cohabiter pour s’en sortir. Le film se veut ainsi comme le point de jonction qui permet les cohabitations impossibles.

Alliant les styles, la réalisation réconcilie la propreté de la 3D et la dureté de la 2D. On voyage entre la fatalité du conte Disney et l’irrévérence propre à DreamWorks avec une facilité déconcertante. Tout s’harmonise et trouve une cohérence à travers le besoin de laisser une trace dans le temps. Plus qu’une confrontation entre nature et innovation, le réalisateur propose ainsi un véritable choc des civilisations avec rigueur et élégance !

CROYEZ EN ROZ, ET ROZ CROIRA EN VOUS

Le parcours de Roz est comparable à celui d’une figure divine, voire religieuse. Venue du ciel pour apporter l’amour et la compréhension entre les individus, c’est un personnage martyr qui puise en sa technologie les capacités de remettre en cause les règles de la nature animale. Leur offrant la possibilité de parler et d’être intelligible pour le spectateur, Roz devient un intermédiaire pour que chacun puisse s’exprimer malgré les différences biologiques et zoologiques. La maison de Roz, construites de pierres et de bois, peut ainsi rappeler l’arche de Noé lorsque cette dernière recueille tous les animaux pour les préserver du froid. Les différentes fresques qu’elle conçoit deviennent ainsi les traces d’une épopée que les animaux s’évertueront à transmettre de générations à générations.

Le film acquiert donc une dimension fantastique qui rappelle la manière dont sont abordés les contes chez Disney. Ainsi, les animaux oublient la dureté de la vie pour adopter un langage et une philosophie plus fantaisiste. Roz, quant à elle, prend conscience du monde dans lequel elle vit en regardant au-delà du programme avec lequel les Hommes l’ont conditionné à regarder le monde. C’est un film qui propose un regard tendre et nouveau sur la nature, tout en ne perdant pas de vue les principaux responsables qui participent à sa destruction.

Le Robot Sauvage est un film monumental, dont la réflexion n’a d’égale que la beauté inégalable de l’animation. Avec la réflexion et la manière, Chris Sanders réconcilie l’imaginaire Disney et l’authenticité DreamWorks dans une fable à la sensibilité inédite dans le studio DreamWorks.
Une leçon de Cinéma comme on en reçoit toutes les décennies et qui sont faites pour marquer l’Histoire !