The Fall Guy : Thumbs up !

The Fall Guy, c’est l’histoire d’un cascadeur, et comme tous les cascadeurs, il se fait tirer dessus, exploser, écraser, jeter par les fenêtres et tombe toujours de plus en plus haut… pour le plus grand plaisir du public. Après un accident qui a failli mettre fin à sa carrière, ce héros anonyme du cinéma va devoir retrouver une star portée disparue, déjouer un complot et tenter de reconquérir la femme de sa vie tout en bravant la mort tous les jours sur les plateaux. Que pourrait-il lui arriver de pire ?

Cette critique a été rédigée par Haricolin et Strangie

Après Bullet Train, David Leitch revient avec un blockbuster tout aussi divertissant, mais également personnel avec The Fall Guy. À travers ce remake de la série éponyme des années 1980s (L’Homme qui tombe à pic en VF), Leitch met à contribution sa longue carrière de cascadeur. Et il nous offre, par la même occasion, un beau spectacle.

UN HOMMAGE PROFOND AUX 80S

Très référencé, le film fait la part belle à différents éléments propres aux années 80. N’y allant pas de main morte, le film utilise notamment plusieurs fois la chanson I Was Made For Loving You de Kiss.

Dans un mouvement définitivement moderne, le film contient de belles scènes d’action. Comme dans ses précédents films, Leitch met à disposition sa compréhension du monde des cascadeurs dans sa mise en scène. En ressortent des scènes filmées intelligemment qui privilégient le côté jouissif et direct de l’action. Les scènes sont stylisées par la sélection musicale pop, qui dissimule la musique un peu fade concoctée par Dominic Lewis. Il tombe toutefois parfois trop dans la surenchère et ennuie quelque peu sur des scènes légèrement trop longues ? Il en profite pour glisser différents hommages et références aux grandes figures d’action et des séries du cinéma américain.

D’abord comme un hommage sincère aux artisans de ces années-là, on ne peut s’empêcher de se questionner sur la sincérité du film. La nostalgie étant en vogue à Hollywood et les années 80 étant idéalisées, le film parait quelques fois cynique dans sa réutilisation. Sans compter que la critique sur les producteurs et les stars fait un peu tache pour un film “produit” issu des studios hollywoodien.

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UNE MISE EN VALEUR DES “PETITES MAINS”

Dans The Fall Guy, on suit le tournage d’un film de science-fiction à gros budget, du point de vue de Colt. L’occasion pour le spectateur de (re)découvrir les coulisses de ce genre de productions, et de prendre conscience des moyens humains et matériels colossaux nécessaires pour tourner la petite scène. C’est ainsi que le film nous offre un bel hommage à la profession de cascadeur et tous les métiers de l’ombre dans le milieu du cinéma (Maquillage, costumes, etc.). D’autant plus qu’avec tous les risques pris par les cascadeurs et cascadeuses, le film nous rappelle à notre bon souvenir qu’ils ne sont pas reconnus à leur juste valeur. On vous invite à rester pendant le générique, car il montre les coulisses des cascades réalisées dans le film.

Quant aux acteurs mettant en scène ces professions, ils ne sont pas en reste. Ryan Gosling et Emily Blunt sont plus en forme que jamais. Leurs talents d’acteurs comiques et romantiques sont mis à contribution de manière intelligente. Leur alchimie est palpable et la relation des personnages qu’ils incarnent est très réaliste et attendrissante.

Quant aux seconds rôles, Aaron Taylor Johnson et Hannah Waddingham incarnent avec brio des personnages à contre-courant des rôles qui les ont fait connaître du public. Aaron Taylor Johnson incarne ici l’opposé total de son rôle de Bullet Train. Il offre au public un loser pathétique égocentrique hilarant. Quant à Hannah Waddingham, elle est excellente dans son rôle de productrice (un peu trop) sur les nerfs qui en surprendra plus d’un. Les surprises ne s’arrêtent pas là, avec Stephanie Hsu en assistante pleine de ressources (et coriace) et Winston Duke en coordinateur de cascades paré à toutes les situations.

UN FILM DE SON TEMPS

The Fall Guy est au final bien un film hollywoodien, dans la mesure où il met en scène un scénario de blockbuster solide et coche différentes cases (ambiance, sélection musicale…). Le film contient toutefois son lot de plot-twists réussis et propose un scénario intelligent. Dans un mouvement osé, le rythme est plus posé que le tout venant hollywoodien. Leitch emballe au final dans sa comédie d’action une romance entre les deux protagonistes. Il va avec plaisir au bout de ses idées en prenant réellement le temps d’explorer la relation entre ses personnages et en lui laissant le temps de se développer.

La mise en scène est pour sa part assez classique et dans les canons hollywoodiens. David Leitch fait tout de même parfois un pas de côté bienvenu avec quelques effets innovants de mise en scène. On retient notamment une utilisation vraiment méta, mais assez intelligente du split screen. Les effets sont suffisamment bien utilisés pour éviter l’effet gadget.

Avec son inventivité visuelle et scénaristique ainsi que ses scènes d’action impressionnantes, The Fall Guy est un bel hommage aux artistes qui contribuent à nous divertir.