Shôyô Hinata entre au club de volley-ball du lycée Karasuno pour devenir comme son idole, un ancien joueur de Karasuno connu sous le nom de « petit géant ». Hinata découvre rapidement qu’il doit faire équipe avec son rival, Tobio Kageyama. Leurs styles que tout oppose se transforment en une arme surprenante. Parviendront-ils à battre l’équipe rivale de Nekoma dans cette ultime confrontation ?
Avant toute chose, je tiens à préciser que l’on savoure beaucoup plus ce film lorsqu’on est soit lecteur du manga, soit à jour dans l’anime. En effet, le scope du film est un match très attendu entre deux équipes amies. Ces dernières n’avaient jusqu’à présent pas eu l’occasion de jouer l’une contre l’autre en match officiel depuis… Une éternité. Ayant lu le manga dans son entièreté et étant aussi spectatrice de l’anime, la critique qui va suivre n’est pas celle d’une personne qui découvre Haikyû.
Je tiens aussi à préciser que j’adore Kenma Kozume et Shôyô Hinata. Bon, allons-y.
UNE LETTRE D’AMOUR AU SPORT
S’il y a bien un avantage à la salle de cinéma sur lequel on n’a jamais fini d’insister, c’est la facilité d’immersion. Haikyû a toujours eu une mise en scène très fluide et dynamique et ce film nous propose de vivre un beau match de volley-ball avec tous les avantages des salles obscures. Tout y est sublimé : la précipitation dans laquelle les joueurs doivent réagir, la force des coups donnés au ballon…etc. Susumu Mitsunaka nous propose également de belles idées de mises en scène, dont une séquence clé du film tournée à la première personne.
Mais la force de Haikyû ne réside pas uniquement dans sa représentation du sport et du courage de ses personnages. De mon point de vue, les personnages le sont. En effet, ils sont tous aussi attachants les uns que les autres et écrits avec soin. Par ailleurs, leurs interactions montrent une franche camaraderie et un esprit sain de compétition. Ces interactions, si chères à Haikyû, font honneur à l’univers du sport lycéen. Plus qu’une lettre d’amour au sport, c’est une ode à l’esprit sportif, à la bienveillance et à la persévérance.
La Guerre des Poubelles continue dans cette lancée. Ce film fait parfaitement honneur à cet aspect du manga original de Haruichi Furudate. On le voit notamment à travers les personnages centraux de l’arc mis en scène, à savoir Kenma et Shôyô.
LA FORCE DES LIENS
Kenma n’est pas le plus dynamique des adolescents, mais il est extrêmement intelligent. On revit tout au long du match ce (ou plutôt, celui) qui l’a amené au volley-ball et ce (ou plutôt, celui) qui le motive. Je me dois de saluer de bonnes idées d’adaptation, avec la reprise d’une scène déjà vue auparavant : la rencontre entre Kenma et Shôyô. Cependant, la différence ici est un petit effet Rashômon, car nous revivons la scène du point de vue de Kenma. Ce changement de point de vue est très révélateur, non seulement de sa manière d’apprécier le volley-ball, mais aussi de sa perception de ses proches, notamment Kurô (son meilleur ami) et Shôyô.
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Une question revient assez souvent : pourquoi jouer avec autant d’implication ? Un autre personnage, Kei Tsukishima, a eu droit à cette réflexion dans la saison 2. Et ici la question se pose pour Kenma. Pourtant, son meilleur ami le dit lui-même “s’il apprécie une activité, il sera motivé à la faire” (je paraphrase). On pourrait se dire qu’il aime juste le volley-ball et nous aurions raison. Mais plus que cela, c’est le fait de jouer avec ses amis, et de profiter du temps passé avec eux. Cela n’est en que plus évident avec son implication plus qu’inhabituelle dans les stratégies qu’il met en place pour contrer son rival/ami/béguin Shôyô.
S’il a toujours été le “cerveau” de l’équipe Nekoma, il ne s’est jamais autant dépensé/exprimé que lors de cette confrontation contre Karasuno. Et si l’on pourrait passer des heures à y réfléchir, cet arc montre que c’est peut-être tout simplement parce qu’il apprécie les personnes présentes sur le terrain et que le volley-ball est une manière de s’amuser avec elles. En tout cas, c’est l’interprétation que je fais de son arc narratif.
Quoi qu’il en soit, à l’image de ces personnages, je ne souhaitais pas que le film se termine – à ce propos, il y a une scène assez longue après le générique, je vous invite à rester. Est-ce que je regrette que ce soit un film, car cela amène inévitablement à raccourcir le match par rapport au manga ? Oui. Est-ce que je souhaiterais que le manga soit entièrement adapté au final, compte tenu des nombreux arcs qui suivent ce film ? Oui.
Cependant, je ne peux pas nier qu’il est habilement mené et qu’il est difficile de ne pas se sentir emporté par l’action. J’ai passé un excellent moment en salle et il me tarde de le revoir, de relire le manga et de revoir l’anime depuis le début.
En tout cas, j’ai hâte de voir le prochain film pour trois raisons :
1. C’est Haikyû, déjà.
2. Restez après le générique pour connaître la raison n°2.
3. Insérez un spoiler de taille.
Haikyû fait partie de ces licences qui méritent d’être en salles au moins une fois. Choisir une confrontation aussi symbolique que celle de Nekoma et Karasuno pour le faire est une belle manière d’honorer l’esprit du manga de Haruichi Furudate : tant que le ballon est dans les airs, le match continue. Ce n’est pas parce que le match se termine qu’on ne peut pas profiter du moment passé avec ses coéquipiers.
TITRE ORIGINAL : 劇場版ハイキュー!! ゴミ捨て場の決戦
GENRE : Sports, comédie, drame
TECHNIQUE : Animation
DURÉE : 85 min
PAYS : Japon
DATE DE SORTIE FR : 12 juin 2024
RÉALISATION : Susumu Mitsunaka
D’APRES L’ŒUVRE ORIGINALE DE : Haruichi Furudate
AVEC : Ayumu Murase, Yuki Kaji et Yuichi Nakamura
PRODUCTION : Production IG
DISTRIBUTEUR FR : Sony Pictures Entertainment France et Crunchyroll
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