Le Grand Magasin : Le film lumineux de cette fin d’année

Akino est l’apprentie concierge d’un grand magasin vraiment spécial : les clients y sont tous des animaux ! Qu’ils soient petits ou grands, à poils ou à plumes, Akino travaille dur pour satisfaire toutes leurs demandes… même les plus surprenantes !

Pour vos achats de fin d’année, oubliez vos enseignes classiques, passez donc au grand et somptueux magasin Hokkyoku ! Oh, attendez… On vient de nous dire qu’il est réservé aux clients animaux ! Alors, restez confortablement allongé dans votre fauteuil, et laissez-vous emporter par Le Grand Magasin. Un bijou signé Yoshimi Itazu (Pigtails et autres histoires extraordinaires, Welcome to the Ballroom…) et le studio Production I.G. (saga ARIA, Ghost in the Shell…), qui réchauffera votre cœur.

Adapté du manga éponyme, La concierge du grand magasin de Tsuchika Nishimura (publié en France par les éditions Le Lézard Noir), l’adaptation Yoshimi Itazu retranscrit avec brio la douceur visuelle et scénaristique du manga. Bien sûr, tout en y gardant le point fort de l’œuvre : l’aspect écologique et éducatif. En effet, les clients du magasin sont pour la plupart des animaux en voie d’extinction ou tout simplement éteins.

On repart du grand magasin avec le sourire

Ce qui fait la force de ce long-métrage, c’est avant tout l’ambiance chaleureuse et mignonne qui s’en dégage. On pense notamment au style visuel fidèle au manga d’origine, où l’aspect crayonné et les couleurs pastel nous immergent intégralement dans cet immense magasin fantastique et coloré où humains se mettent à disposition de leurs clients animaux. Mais au-delà de l’aspect adorable de cette hiérarchie, se cache surtout un message fort sur l’importance de respecter et de protéger les espèces animales. Le film se permet également une douce critique de notre mode de consommation et du monde du travail (représenté, ici, par ce grand magasin Hokkyoku).

Nous suivons ici les premiers pas de la jeune Akino, en tant que concierge au sein de cet immense magasin, à l’aspect presque magique. On prend beaucoup de plaisir à suivre les efforts et les gaffes de la jeune femme. Mais avant-tout, nous restons enchantés par sa perspicacité et ses mille et une idées pour aider et satisfaire au mieux les clients. Parfois même, jusqu’à tenter l’impossible, bien que ce mot soit banni du vocabulaire des concierges du Hokkyoku.

Ce qu’on aime avec Le Grand Magasin, c’est qu’il arrive à nous partager plusieurs messages sans jamais se perdre dans ses propos. On y découvre des thèmes tels que l’importance du monde animal ou encore la découverte et la complexité du métier de concierge, le tout derrière une critique légère de notre monde de consommation actuel.

Des animaux pour clients

L’autre force du Grand Magasin, reste l’utilisation et la mise en avant d’animaux rares et en voie d’extinctions, avec, chacun, des caractères qui leur sont propres. On notera le directeur du Grand Magasin, M. Elulu, un Grand Pingouin romantique et élégant. Le Loup de Honshû, le Lion de Barbarie, la Ninoxe rieuse, la Perruche de Paradis, le Vison de Mer ou encore le phoque tropical. Chaque personnage, aussi excentrique ou timide soient-ils, nous partage la beauté du partage et d’être ensemble, bien qu’ils en fassent voir de toutes les couleurs à la jeune concierge.

Tel un conte coloré

Le Grand Magasin, bien que d’une bien courte durée (1h10 quand même), n’a pas vocation à nous compter une histoire complexe. Bien au contraire, le film va quasiment pouvoir se découper en plusieurs parties presque distinctes, mais qui néanmoins, sont reliés par un fil rouge narratif et scénaristique. En effet, chaque client satisfait et missions honorés servent les suivantes avec une fluidité enthousiasmante.

Du côté de la réalisation, le film reste très simple, fluide, tout en prenant quelques libertés dans les mouvements de caméras et plans grandioses, offrant ainsi une douceur cinématographique aux séquences fortes et dynamiques. Ou tout simplement pour donner de la grandeur à cet immense magasin Hokkyoku. La direction artistique, en plus de jouer sur l’aspect pastel et livre illustré, comme évoqué plus haut, va s’amuser avec des traits volontairement cartoon / conte pour enfants. On en ressort avec un long-métrage généreux, doux, universel et artistiquement unique.

On apprécie notamment le dynamisme narratif du film, avec une réalisation qui arrive à enchaîner naturellement les séquences dynamiques et celles de repos et de contemplation. Impossible de passer à côté de la bande-originale signée tofubeats (Classicaloid, Asako I & II, Video Girl Ai (2018)), qui contribue à elle seule à nous transporter au sein de cet univers.

Un mot de Konata Nekoyama sur le film

Le Grand Magasin est un film assez court, qui, en un peu plus d’une heure, parle d’énormément de sujets avec une certaine bienveillance, mais également maturité. On y suit Akino, une apprentie concierge d’un grand magasin, qui découvre le métier, mais qui n’en est pas moins passionnée et attachante. Elle n’hésitera pas à se mettre dans l’embarras pour aider ses clients, qui sont pour la majorité des espèces disparues ou en voie de disparition !

Les graphismes sont simples, les couleurs sont douces et réconfortantes, et dans une époque où énormément de films d’animation destinés à un public jeune sont en 3D, je dois avouer que ce film est une bouffée d’air frais. Il aborde des thèmes parfois assez graves (le consumérisme et les différents abus de l’espèce humaine sur les animaux) à travers son apparence légère et joyeuse. Certains personnages animaliers sont très touchants, et on est très vite pris par leurs différentes histoires et motivations. Malgré une durée un peu courte, l’œuvre dans l’ensemble est un très bon film feel good de Noël qui plaira aux plus jeunes et qui parlera également aux adultes !

Le Grand Magasin est un long-métrage que nous pourrions facilement qualifier de magique. Avec son ambiance chaleureuse et son univers coloré, le cinéaste Yoshimi Itazu nous transporte avec brio dans l’univers du manga éponyme de Tsuchika Nishimura. Plus qu’un doux compte pour parfait pour Noël, du haut de ses 1h10, Le Grand Magasin nous invite à porter un regard critique sur notre monde de consommation, mais surtout sur l’importante de protéger les espèces animales. On apprécie tout particulièrement l’héroïne du film, la jeune concierge Akino qui nous apprend l’importance du plaisir d’offrir. Une chose est certaine, petits et grands, trouverons leur bonheur dans les rayons du Grand Magasin Hokkyoku !