C’est parti pour le premier récapitulatif du Festival International du Film d’Animation d’Annecy ou Annecy Festival 2020 par la rédaction Konata Nekoyama ! Pour ce premier récapitulatif, Jojo Tout Cour et Strangie vous partagent leurs coups de cœur issus des visionnages du 15 au 17 juin, des différentes sélections du festival.
Aujourd’hui : On part en Guadeloupe 🌄, on essaye des produits de beauté 💅, on fugue pour une guerre de 7 jours ❤, on rend visite à Lupin 👋 avant de partir explorer l’espace avec un ancien cosmonaute à la retraite 👨🚀
Vanille
Jojo Tout Cour : Un projet qui m’avait déjà tapé dans l’œil l’année dernière en WIP, étant donné que je suis guadeloupéen. Et je n’ai pas été déçu : les quelques minutes de l’extrait que j’ai pu voir de Vanille m’ont littéralement transportées ! On est dans l’ambiance des Antilles. Notamment avec cette technique qui nous offre des personnages 2D dans un environnement majoritairement en prises de vues réelles. Des personnages haut en couleurs, et cette convivialité qui règne sur toute l’île.
En tant que métropolitain allant souvent aux Antilles, j’ai pu facilement me mettre dans la peau de Vanille. Découvrant un environnement différent de Paris, et ce langage créole, que j’ai encore du mal à comprendre moi-même. On appréciera surtout le message de tolérance du réalisateur, Guillaume LORIN. Ode aux cheveux frisés qui sont encore discriminés de nos jours et dont même Vanille a honte. Mais il s’avérera bien vite que cette nature de cheveux sera un objet de convoitise pour un voleur aux motivations mystérieuses…
BEAUTY WATER
Strangie : Ici, l’extrait est lui-même composé de scènes issues du film et nous permet d’avoir une idée de sa trame. Jusqu’où sommes-nous prêt à aller pour suivre les diktats de la “beauté” ? Cette fameuse beauté physique qui devrait nous apporter le bonheur et la réussite. La réponse offerte par ce récit d’anticipation est ici tellement terrifiante que, même si je ne suis pas sûre que le film entier sorte en France, ces extraits suffisent à glacer le sang. Ce long métrage risque de marquer les esprits longtemps…
7 JOURS
Strangie : Les 10 minutes d’extraits semblent se situer peu après le début du film (donc ce ne sont pas les premières minutes du film). Mais elles sont suffisantes pour saisir ce qui compte nous être proposé. À savoir un hommage à cette jeunesse qui veut vivre sa vie, à l’abri des “adultes” qui leur font subir une pression qu’ils ne méritent pas, du moins pendant 7 jours… avec son lot de rebondissements et de surprises. Je retiens une réplique que le film – du moins dans son extrait – remet en question : “Une personne respectable obéit à ses aînés”. Dans le contexte actuel, cette remise en question est la bienvenue. Vivement la sortie du film complet !
LUPIN III: THE FIRST
Strangie : Eh bien, je suis impressionnée. Je n’ai jamais lu/regardé la saga LUPIN III et j’appréhendais ce visionnage, ayant peur de ne rien comprendre. Mais il est question ici de rendre l’univers abordable même à un nouveau public, avec une histoire originale qui réintroduit les personnages clés de l’univers de Takashi YAMAZAKI. L’extrait correspond aux 10 premières minutes du film environ. Elles ont suffi à me donner envie de le voir entièrement. La qualité de l’animation est fabuleuse, la réalisation est inventive (certains plans me font d’ailleurs penser que le film se regarderait très bien en 3D) et le jeu d’acteur des seiyû est parfait. J’y retrouve également l’ambiance des séries policières que je regardais enfant et qui ont probablement été influencées par LUPIN III à l’époque. Hâte de voir le reste du film en décembre.
KOSMONAUT
Jojo Tout Cour : Ce court-métrage estonien de 11 minutes met en scène un ancien cosmonaute. Aujourd’hui retraité, il n’a malheureusement plus toute sa tête. Se remémorant et imitant en boucle son quotidien dans sa station spatiale au sein de son petit appartement, il vit dans le passé. Sa fille est le seul autre personnage du court-métrage. Appartenant au présent, elle ne fait que ranger le désordre constant qui règne dans l’appartement de son père. Volontairement anxiogène, j’ai vu dans ce court métrage, non pas une critique mais un constat d’une société où même les grands hommes, que nous pensons presque immortels, sont victimes des ravages du temps, et s’engouffrent dans une visualisation imaginaire d’une société qu’ils fuient indirectement. Tristement mais brillamment déconcertant, à la mise en scène volontairement lente, Kosmonaut sait comment confondre ses spectateurs dans son atmosphère insoutenable.