La Petite Sirène (2023) : Je signe où pour partir là-bas ?

Ariel, la benjamine des filles du roi Triton, est une jeune sirène belle et fougueuse dotée d’un tempérament d’aventurière. Rebelle dans l’âme, elle n’a de cesse d’être attirée par le monde qui existe par-delà les flots. Au détour de ses escapades à la surface, elle va tomber sous le charme du fringant prince Eric. Alors qu’il est interdit aux sirènes d’interagir avec les humains, Ariel sent pourtant qu’elle doit suivre son cœur. Elle conclut alors un marché avec Ursula, la terrible sorcière des mers, qui lui octroie le pouvoir de vivre sur la terre ferme, mais sans se douter que ce pacte met sa vie et la couronne de son père en danger…


Avouez-le, vous ne vous attendiez pas à ce que je parle de La Petite Sirène. D’ailleurs, je crois que vous vous attendez encore moins à mon avis. Enfin, je pense que vous vous doutez de mon avis si vous me suivez sur Twitter (non, je ne regrette pas de spammer autant).

Donnons un peu de contexte sur mon état d’esprit au moment de regarder le film avant de passer à ma critique.

Petite précision technique : comme à mon habitude, j’ai vu ce film en VO. Je tiens à le préciser, car nous sommes beaucoup à avoir découvert le film d’animation de 1989 en VF (oui, je compte la VF de 1998 aussi) et de fait, je ne suis pas vraiment sûre d’avoir entendu toutes les différences apportées aux paroles des chansons.

N’est-elle pas adorable ? 🥰

LE POUVOIR DU BOUCHE-A-OREILLE

Il faut savoir que je ne suis absolument pas contre les adaptations live de contes (j’adore le film Ever After par exemple). En revanche, je ne suis pas fan de la décision de Disney de partir dans une quête de réalisation de remakes live de leurs classiques d’animation. Je trouve que cette décision n’a d’intérêt que si l’on propose quelque chose de nouveau sans manquer de respect aux films d’animation (ANIMATION IS CINEMA, il faut le rappeler).

Je ne me suis pas pressée pour voir en salles les remakes sortis jusqu’à présent. En fait, je n’en ai vu que quelques-uns. En SVOD. Donc, je pensais faire de même avec celui de La Petite Sirène. Il s’agit d’un de mes classiques Disney préférés avec Hercules, Mulan et Le Roi Lion. D’ailleurs, je n’ai pas vu les remakes lives de ces deux derniers.

Cependant, c’était sans compter sur… roulement de tambours… le bouche-à-oreille.

Pour être plus précise : mes abonnements Twitter.

Je dois être plus spécifique : les abonnements Twitter qui ont des tempéraments et des goûts similaires aux miens.

Certains retours ont titillé ma curiosité, notamment sur les personnages d’Ariel et Eric.

Donc, après un visionnage d’une bande-annonce, je suis allée en salles.

Vous voulez le verdict ?

J’ai VRAIMENT aimé le film.

Mes enfants

UN DUO PRINCIPAL PARFAIT

Je peux commencer par LE point fort du film : Ariel et Eric sont magnifiquement bien castés.

Halle Bailey est une artiste aux multiples talents. En tant qu’héroïne de ce récit d’émancipation, elle nous délivre une performance tout en nuance et vulnérabilité de ce personnage doux et courageux. Elle a su nous offrir une version rafraîchissante d’Ariel qui lui est propre, sans chercher à copier ses prédécesseures. Par ailleurs, comment parler de sa performance sans mentionner ses talents de chanteuse ? J’ai pleuré devant “Part of Your World”, j’ai eu des frissons devant le chant de Vanessa (oui, preuve à l’appui, c’est bien Halle qui fait la voix chantée de Vanessa) et aucune de ses scènes chantées ne m’a laissée indifférente. Elle ne fait pas que chanter, elle “vit” son chant. Honnêtement, je suis impressionnée par ce talent. Une perle rare.

Eric est également une de mes belles surprises. Le charisme et le jeu de Jonah Hauer-King y est pour beaucoup, mais pas seulement. Ce remake live, grâce à sa durée plus longue, a été l’occasion d’étoffer la personnalité d’Eric et son histoire. En effet, il bénéficie de son propre arc d’émancipation, qui dresse une sorte de parallèle avec celui d’Ariel. Elle veut découvrir la terre, il veut découvrir la mer. Ils se sentent tous les deux incompris et chacun a des raisons de vouloir prouver sa valeur à ses parents. L’écriture du film a pris soin de les caractériser comme des âmes-sœurs faites pour être ensemble, indépendamment du sort d’Ursula. Le couple a une alchimie qui crève l’écran et leur lien est très touchant à voir.

Concernant le reste du casting, je dirais que mes mentions spéciales vont à :

  • Jessica Alexander : parfaite en Vanessa, elle montre avec brio qu’il n’y a pas de petit rôle.
  • Melissa McCarthy : très bonne surprise en Ursula. L’influence drag queen du film d’animation est toujours là et elle apporte sa touche personnelle à l’effrayante sorcière des mers.
  • Jacob Tremblay : adorable petit Polochon.

Je peux ajouter que certains caméos raviront les fans de la VO du film d’animation. Quant à celleux de la VF, certains choix de voix vous feront plaisir. 😉 (J’ai beau avoir vu le film en VO, j’ai jeté un œil à la distribution VF)

Pour être honnête, je voyais bien à l’écran le plaisir des acteur.ices à prendre part à ce projet et leur implication. Par conséquent, je n’ai pas particulièrement de réserves sur ce point.

Ariel devant un choix décisif

UN REMAKE AVEC SA PROPRE IDENTITÉ

J’avais précisé que je ne vois l’intérêt des remakes que lorsqu’ils proposent de la nouveauté. Bien entendu, chacun a son point de vue sur la question. Dans mon cas, j’ai apprécié que ce film honore le dessin animé d’origine sans en être pour autant un copier-coller. Il propose des changements/ajouts qui lui donnent une identité propre.

Disons que je n’ai pas été contre la plupart des modifications apportées au scénario d’origine. La Petite Sirène garde comme ligne directrice qu’il s’agit de l’histoire de l’émancipation de notre petite sirène, Ariel. Par exemple, en voici un petit mais pas des moindres : lorsque notre histoire commence, Ariel collectionne bien des objets humains trouvés dans des épaves, mais elle n’est jamais allée à la surface. Ce détail est cohérent avec son arc narratif – elle se sent “enfermée” sous l’océan – et nous permet de vivre différemment son premier “voyage” chez les humains.

Par ailleurs, le film étant plus long que son matériau d’origine, j’ai apprécié le fait d’étoffer quelques éléments, comme :

  • Les histoires de certains personnages comme celle d’Eric que j’ai mentionnée, mais aussi Ursula par exemple.
  • Le world-building du royaume des parents d’Eric. L’inspiration caribéenne dans les décors, les costumes et la musique locale étant très présente, je suppose que le parti pris est de placer l’histoire dans cette région.

Enfin, comment ne pas citer la musique ? En effet, la bande-son d’Alan Menken est tout simplement sublime et vous fera vibrer tout au long du film. Par ailleurs, je trouve qu’elle honore l’esprit d’Howard Ashman, qui a été vital au film d’animation d’origine et à toute la période surnommée “Disney Renaissance”. (Petite pub gratuite pour le documentaire “Howard” par ici).

Globalement, sur le plan artistique, je pourrais presque dire qu’on est devant une proposition d’une “autre version” du conte d’Andersen, ce qui me va très bien. D’ailleurs, une citation de ce dernier ouvre le film. (c’est donc ça le multivers ?)

Ariel, une petite sirène parmi les humains sur un bateau

MES RÉSERVES

Le rendu est pertinent, mais j’avais l’impression que le travail visuel, qu’il soit au niveau du design ou des VFX, était parfois déséquilibré selon les séquences. Par exemple :

  • Le rendu du naufrage/sauvetage en mer d’Eric (mélange d’effets pratiques et numériques), de la chorégraphie de “Sous l’Océan” et du “Pauvres âmes en perdition” d’Ursula sont très réussis.
  • J’ai été moins emballée par certains plans aquatiques, notamment lors de la réunion familiale du roi Triton avec ses filles. Le décor me semblait un peu simple.

Cela ne m’a pas empêchée d’aimer le film et d’avoir envie de le revoir. Par contre, c’est une preuve – si tant est qu’on en ait besoin – qu’il faut bien laisser le temps et les moyens aux équipes concernées de faire leur travail correctement. Les ingénieur.e.s VFX étant en plein processus de formation de syndicat, les semaines à venir nous diront s’iels arriveront à se faire entendre. Cependant, n’hésitez pas à suivre et à soutenir la grève historique de la WGA et de la SAG-AFTRA. Qui sait, le reste de l’industrie suivra peut-être.

Même si j’ai eu ces quelques réserves, je pense revoir La Petite Sirène (2023) à plusieurs reprises à sa sortie en Blu-Ray. Pourquoi ? Si le reste de mon papier ne suffit pas : j’ai passé un très bon moment au cinéma, je suis rentrée dans le film, je n’y ai pas été indifférente. Ariel et Eric sont mes enfants. Voilà.

La Petite Sirène est une belle surprise qui sait comment se distinguer de son matériau d’origine sans perdre de vue son essence. Il ne m’a pas laissée indifférente. Halle Bailey est LA révélation de ce film que je ne peux que vous recommander de voir.

TITRE ORIGINAL : The Little Mermaid
GENRE : Comédie musicale
DURÉE : 2h16
PAYS : États-Unis
DATE DE SORTIE FR : 24 mai 2023
RÉALISATION : Rob Marshall
AVEC : Halle Bailey, Jonah Hauer-King, Melissa McCarthy
PRODUCTION : Disney
DISTRIBUTEUR FR : Disney
©Disney. All rights reserved

Konata Nekoyama aime

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