Jamie, une jeune femme libre d’esprit essuyant une énième rupture amoureuse, et Marian, son amie pudique et réservée qui souffre de frustration généralisée, sont en quête d'une bouffée d’air frais. Elles se lancent dans un road trip en direction de Tallahassee, mais leur périple va vite se compliquer quand elles croisent la route d'une bande de truands.
Pour son premier film en solo, Ethan Coen nous présente un road trip lesbien complètement barré avec Drive-Away Dolls. On y suit l’histoire de Jamie et Marian (interprétés respectivement par Margaret Qualley et Geraldine Viswanathan), qui décident sur un coup de tête de reprendre leur vie en main en direction de Tallahassee. Mais le destin et le hasard vont les mettre sur la route de dangereux truands à la recherche d’une importante mallette qu’elles transportent par mégarde dans la voiture qu’elles ont louée.
On pourrait croire à un simple road trip un peu loufoque, mais c’est sans oublier que nous sommes dans un film d’Ethan Coen ! Entre péripéties et quiproquos à base d’humour, de violence et de sexe, Drive-Away Dolls ne se prend pas au sérieux et nous offre un bon moment de dark comedy, bien qu’on regrette sa durée un peu timide. Bien sûr, ne vous attendez pas à vivre un moment de grand cinéma comme The Big Lebowski !
Sur l’autoroute des genres
Toujours dans le respect de la tradition Coennienne, Drive-Away Dolls alterne entre des scènes d’une grande violence aux scènes de sexe lesbien en passant par des séquences d’humour noir, voire absurde ! Malheureusement, le film n’a pas le panache du duo Coen… En effet, ce long-métrage est parfois un peu Coen jusqu’à en devenir une parodie du genre ; On pensera notamment aux quelques séquences psychédéliques qui nous donnent l’impression que le film tombe dans un bad trip pas vraiment justifié qui nous sort du film.
Cependant, Drive-Away Dolls jouit de l’alchimie du duo Margaret Qualley et Geraldine Viswanathan ou encore le duo de sbires, Joey Slotnick et CJ Wilson, qui nous rappelle sans mal le duo Vincent et Jules de Pulp Fiction. Drive-Away Doll, c’est aussi des caméos et des quelques acteurs mythiques qu’on retrouve par surprise un peu à gauche et à droite qui donnent un côté easter-egg, pour peu qu’on ne se renseigne pas sur le casting en amont.
Malgré sa légèreté et le fait qu’on soit dans un Coen, le film tombe parfois dans le cliché. On regrette certaines répliques et séquences gratuites et dispensables… En effet, là où la première partie nous semble plus légère et entraînante, la seconde, quant à elle, nous paraît forcée et lourde à plusieurs moments. Malgré cela, Drive-Away Dolls garde un rythme soutenu et qui nous maintient en haleine, notamment grâce à son côté décalé, jouant sur l’aspect série Z à base d’effets de transitions kitsch. Bien que ce soit du détail, cela contribue d’autant plus à nous transporter dans les nineties.
À lire aussi : Winter Break : Retour en 1970 avec trois âmes en peine pour Noël
Ethan Coen en solo, ça passe ou ça casse ?
Du côté de la réalisation, on ressent néanmoins toute la patte Coennienne au travers du film, en jouant sur les genres cinématographiques, empruntant les codes visuels de la comédie en passant par le thriller. Entre les scènes absurdes, le kitsch de l’époque jusqu’à l’esthétique pellicule et le travail colorimétrique, Drive-Away Dolls perpétue l’envie d’Ethan de continuer sur la route qui a fait le succès de leur duo pendant près de 40 ans.
Le film n’est peut-être pas parfait, mais il reste néanmoins un très bon divertissement à la fois fun, frais et original avec un casting bien pensé. Bien sûr, le film n’est pas à mettre entre toutes les mains, particulièrement pour ses quelques scènes explicites. Mais pour les amateurs du genre, Drive-Away Dolls restera un bon moment de cinéma !
Pour son premier film en solo, Ethan Coen signe un film sympathique. Pas transcendant ou marquant, mais Drive-Away Dolls, conserve tout de même une bonne partie du panache du duo Coen avec son côté volontairement absurde et déjanté entre action, humour, violence et sexe avec ce côté kitsch des nineties ! Le film n’est probablement pas la madeleine de Proust qu’est The Big Lebowski, mais il reste un très bon moment de cinéma, porté par un duo Margaret Qualley et Geraldine Viswanathan qui fait transpirer la pellicule.
TITRE ORIGINAL : Drive-Away Dolls
GENRE : Action, comédie, thriller
TECHNIQUE : Prise de vues réelles
DURÉE : 1h24
PAYS : États-Unis
DATE DE SORTIE FR : 10 avril 2024
RÉALISATION : Ethan Coen
AVEC : Margaret Qualley, Geraldine Viswanathan et Beanie Feldstein
PRODUCTION : Working Title et Focus Features
DISTRIBUTEUR FR : Universal Pictures France
© 2024 FOCUS FEATURES LLC