Sleepy Boy : Du café ou des cauchemars !

Nate est un garçon ordinaire, sauf quand il dort : ses cauchemars prennent vie ! Le jeune homme abuse du café pour rester éveillé et ne pas mettre ses parents et sa sœur en danger. Mais à la suite de l’apparition d’horloges volantes, d’étranges créatures envahissent le monde et les humains tombent peu à peu dans un sommeil comateux. Pour ne rien arranger, les cauchemars de Nate refusent de disparaître à son réveil, manquant de tuer sa famille… Afin de les protéger, il décide de quitter la maison. Parviendra-t-il à découvrir la source de tous ces phénomènes et vivre enfin une existence normale ?

L’Allemagne, pays du manga ?

Si la France est un des premiers pays consommateurs de mangas, ce médium n’est pas forcément aussi populaire dans d’autres pays d’Europe. Du moins pas depuis aussi longtemps que chez nous. N’en déplaise à Ségolène Royal, le Club Dorothée a su fidéliser une génération de consommateurs de produits nippons dès les années 80. Si les produits du pays du soleil levant se portent aussi très bien outre-rhin, ils n’ont vraiment explosé qu’il y a 20 ans.

Cependant, à l’instar de certains Philippe Cardonna, des auteurs s’inspirant de la BD nipponne commencent à se faire une place de choix sur le marché. C’est le cas de Marika HERZOG qui publie chez Ankama son nouveau manga : Sleepy Boy. Sixième manga après divers titres publiés dans son pays d’origine. Certains ayant reçus quelques prix comme l’Animania Award (Whispering Blue) dans la section meilleure BD nationale. DPP aura aussi son award dans la section du meilleur manga en langue germanique cette même année 2019. Une carrière qui s’annonce prometteuse et dont le dernier titre, Sleepy Boy est arrivé en nos contrées ce 19 mai.

Sleepy Boy : entre fantastique et action

Le manga démarre de façon somme toute classique, mais permet de lancer une des thématiques du récit : le temps qui passe. Nous naviguons en terrain fantastique où les cauchemars s’incarnent dans notre monde. Mais des horloges volantes sont apparues et occupent une place forte dans le récit. Si ce premier tome peut se découper en deux parties distinctes, c’est pour mieux nous présenter les différents protagonistes qui évolueront au fil de l’histoire.

Tout d’abord Nate, le personnage principal qui, s’il dort, matérialise ses cauchemars dans notre monde. Cette “malédiction” dont on ne sait rien pour le moment l’amène à nous présenter une part sombre de lui-même. En effet, une sorte de double maléfique n’hésite pas utiliser la force pour se débarrasser des créatures cauchemardesques qu’il invoque malgré lui. Afin de ne pas s’endormir et matérialiser ses cauchemars, il boit des quantités astronomiques de café.

Et cet affrontement en particulier va être le moment clé qui va faire démarrer l’histoire principale. Après s’être évanoui, Nate est repêché par un certain Lucian, qui ne semble pas tout à fait humain. D’autres personnages viendront se greffer au fur et à mesure du récit, mais leur importance semble être plus forte pour les tomes à venir.

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Un premier tome très convaincant

La grande force de ce premier tome est son rythme. Sans délaisser l’intrigue et les mystères, ce tome bourré d’action se lit avec plaisir et sans longueur. Marika HERZOG sachant très bien distiller les éléments propres à faire avancer son récit pour susciter la curiosité. L’impression alors d’avancer dans une intrigue fouillée et au long cours se fait ressentir dès le deuxième arc. Le premier étant surtout un chapitre d’exposition nous permettant de savoir qui est Nate et sa famille.

Les personnages aussi sont une des grandes forces de ce récit. Les trois personnages principaux qui nous sont présentés dans ce premier tome ayant des caractéristiques différentes. Si l’on conserve les archétypes propres au genre, c’est pour mieux les différencier et développer une synergie qui servira fortement l’histoire. Les motivations de Nate de d’Alénia sont claires et distinctes, mais en ayant une base commune. Seule l’histoire de Lucian reste pour le moment assez sombre, sans parler de celle de Chris qui reste un personnage secondaire assez nébuleux.

Mais ce sera sans compter sur tout le bestiaire du manga, des monstres aux fantômes jusqu’aux différentes plantes vivantes qui peupleront ce monde. Mais les plus intrigantes seront ces horloges volantes planant au-dessus de la ville. Horloges qui semblent être une allégorie du temps qui passe, un thème fort pour cette histoire ou la frontière entre monde réel et onirique semble très ténue et dont les prochains tomes livreront sûrement quelques clés à ce sujet.

Ce premier tome de Sleepy Boy est très convaincant. Il nous livre un shonen de qualité aux divers niveaux d’intrigues que l’on a vraiment envie de voir évoluer. Une lecture plaisante qui laisse ses personnages exister. À la fin de ce tome, on attend avec hâte la publication du deuxième tome. Pour toute la famille.