The Silver Coin : Maudite pièce !

UNE MALÉDICTION DOIT SE NOURRIR…
C’est l’histoire d’une mystérieuse pièce d’argent qui passe de main en main depuis des siècles, de la Nouvelle Angleterre puritaine aux terres ravagées de 2467… Ce sont les récits de toutes les peines et toutes les horreurs qu’elle a engendré. Connu et primé pour son travail sur Star Wars et Justice League/Black Hammer, le scénariste Michael Walsh a donné cette ligne directrice aux auteurs les plus réputés du moment, de Jeff Lemire à Ed Brisson, pour qu’ils écrivent chacun un chapitre de ce terrifiant anathème.

C’est l’histoire d’une pièce…

Que peuvent avoir en commun un groupe de rock lors de l’avènement du disco, une jeune fille à un camp de vacances, des criminels à notre époque ou dans un lointain futur, un joueur de poker endetté ou encore un homme à tout faire dans des bureaux de traders à Wall Street ? À priori rien. Et pourtant, ils vont tous croiser le chemin d’une pièce en particulier et au contact de cette pièce, l’indicible horreur va se produire. C’est ce que l’on nous raconte dans les deux comics The Silver Coin.

Des massacres, par des victimes sur deux niveaux. Car les tueurs ne sont pas forcément mauvais par essence. Ils sont victimes de leurs conditions. Certes, ils peuvent être les instigateurs de cette situation, mais cette pièce maudite exacerbe les pulsions macabres de ceux qu’elle croise. A la manière des titres de EC Comics des 50s, les différents auteurs nous racontent des histoires horrifiques glaçantes plus ou moins intéressantes.

À lire aussi : KILLADELPHIA TOME 2: Le tome de la confirmation

Une succession de scénaristes, un seul dessinateur.

The Silver Coin c’est le projet du dessinateur Michael WALSH. On l’a principalement vu au dessin sur des covers de Carnage, Archer & Armstrong, Spider-Man: Renew Your Vows, mais jamais sur une série majeure. Il a cependant gagné un Eisner Award pour ses couvertures de The Vision par Tom KING. Mais il bénéficie malgré tout d’un fort soutien puisque des scénaristes de renom viennent ajouter leur pierre à cet édifice. On y trouve pêle-mêle : Ram V, Joshua Williamson, Jeff Lemire, Chip Zdarsky…. Bref, du très beau monde.

Le dessinateur scénarise aussi une histoire de chacun de ces deux tomes. Ce sont d’ailleurs les plus intéressantes pour comprendre l’histoire de la pièce. Ces histoires apportent du lore et nous expliquent, de façon très épisodique, pourquoi cette pièce a tant de pouvoir. Sans être des histoires surprenantes, elles sont assez bien amenées pour donner envie d’en savoir encore plus. D’ailleurs, Huginn & Muninn ont eu la très bonne idée de clôturer chaque tome par ces histoires.

Deux bons tomes horrifiques

Et s’il est très difficile de parler de ce comics sans trop en dire et gâcher certaines découvertes, il est tout de même à souligner que les histoires sont maîtrisées. Avec une surprise dans l’histoire contée par Jeff Lemire qui place l’histoire 400 ans après notre ère dans un univers cyberpunk. D’ailleurs, ne cherchez pas de lien entre les histoires. Si Michael Walsh place son histoire pendant la chasse aux sorcières de la fin du XVIIe siècle, la plupart des autres histoires se passent cependant entre les années 60 et 90.

Mais, à la façon de l’anneau de Sauron, les gens se trouvant à proximité de cette pièce maudite se trouvent totalement transformés et subjugués par celle-ci. Ils abandonnent alors tous (leurs?) principes moraux pour s’adonner à une bestialité folle. Et c’est là la force de cette série. Nous donner un comics d’horreur jouissif et très visuel. Michael Walsh s’y donne à cœur joie dans ces deux tomes. Un divertissement pur sans grande morale, mais qui est plaisant à suivre. À noter qu’aux USA la série est en pause depuis octobre 2022 avec le numéro 15. Michael Walsh étant devenu père entre temps, il prend du temps pour sa famille avant de revenir sur sa série.

En attendant le 3ᵉ tome qui devrait sortir courant 2024, vous pouvez vous régaler avec les deux tomes sortis chez Huginn & Muninn.

The Silver Coin est une anthologie horrifique dans la lignée des EC Comics des 50s. Une tension horrifique et une morale / conclusion par histoire apportent une critique de la société. Si toutes les histoires ne sont pas égales, on passe cependant un bon moment à la lecture de ces tomes qui raviront les amateurs du genre. Pour public averti.