Infinite Dendrogram : Début d’une partie culte !

Le 15 juillet 2043 sortait le VRMMO immersif “Infinite Dendrogram” intégrant “l’Embryo”, un système unique se développant en une infinité de variétés selon chaque joueur. S’appuyant sur des prouesses techniques qui étaient jusque-là inaccessibles aux VRMMO, “Infinite Dendrogram” est devenu en un clin d’œil un phénomène mondial. Mukudori Reiji débute sa vie à Tokyo après avoir réussi ses examens d’entrée à l’université, et pour célébrer la fin de sa longue période de révision, il lance “Infinite Dendrogram” pour enfin y rejoindre son frère…

WOULD YOU LIKE TO SAVE HERE ?

👉🏻 YES
NO


Le mot de Leiline : Avant toute chose, je remercie nos partenaires LaNovel Édition grâce auxquels j’ai eu l’occasion de découvrir la série INFINITE DENDROGRAM. En plus d’avoir les informations et illustrations nécessaires à la mise en page de cette critique. Un grand merci à Konata Nekoyama pour sa confiance, son soutien, et son aide précieuse pour la rédaction de cette critique. Enfin, un remerciement tout particulier à MisogID, rédacteur spécialisé dans le genre Light Novel pour ses suggestions pertinentes lors de la rédaction de cette même critique. Car en ce qui me concerne, INFINITE DENDROGRAM est le premier Light Novel qu’il m’ait été donné de lire

Qu’est ce qu’un light novel ? 📚

Je vais prendre le temps de vous expliquer grosso modo la particularité de ce format. Au-cas-où vous ne sauriez pas de quoi il s’agit. Pour ce faire, je m’appuierai sur la conférence donnée par LaNovel Édition lors de la BGF 2020.

Ainsi donc, un Light Novel (LN) est un roman japonais au style d’écriture simple. Facile à lire et à comprendre puisque destiné aux jeunes adultes. Un LN est souvent prépublié sur Internet (on parle dans de cas de Web Novel). Il contient de six à huit illustrations de type “mangas” en couleur au début du roman. Puis en noir et blanc au sein du roman qui viennent à la fois ponctuer les moments forts de l’histoire. Mais aussi guider l’imagination du lecteur. Les LN sont bien souvent amenés à être adaptés en série d’animation. À ajouter que ce format est beaucoup plus populaire au Japon qu’au Pays de Molière. Même si la tendance est à la hausse !

Mais bon, revenons-en au fait. À la lumière de ma lecture (plus ou moins sartrienne) des deux premiers volumes de la série INFINITE DENDROGRAM, je dois avouer que j’ai été agréablement surprise du fait que l’homme y soit condamné à être libre… Trop philosophique ? Pardonnez-moi, je vais éclaircir ce point obscur. Au-delà des dialogues, l’omniprésence du mot “possibilité” sous-entend que l’on peut être qui on veut et faire ce qu’on veut dans ce jeu. Ce procédé est remarquable dans la mesure où Sakon KAIDOU, l’auteur du LN, s’appuie sur ce champ des possibles. Cette liberté, pour créer son monde.

“ILS ONT BEL ET BIEN CRÉÉ LE JEU DE NOS RÊVES…”

Jusque-là, les amateurs du genre VRMMO ne juraient que par SWORD ART ONLINE. Même si de nos jours, l’intérêt qu’on porte à l’œuvre de Reiki KAWAHARA ne dément pas, sa vogue appartient au passé. Désormais, on remarque un engouement de la part des otakus japonais pour INFINITE DENDROGRAM. Il faut dire que par rapport au monde de SWORD ART ONLINE, celui de INFINITE DENDROGRAM est pensé dans le détail.

Cela est palpable dès les premières pages du LN. On nous présente les classes et les nations auxquelles il est possible d’appartenir dans le jeu. N’est-ce pas sans nous faire penser à des MMORPG tels que Dofus ou encore Wakfu ? La question elle est vite répondue comme dirait ce cher JP Fanguin… Je veux dire, bien sûr que si car INFINITE DENDROGRAM reproduit un environnement de gamers où on se retrouve vite absorbé. FINAL FANTASYAURA KINGDOMGRAND FANTASIATERA : RISING et tout le toutim sont autant de jeux dont les personnages, les paysages, les boss, les donjons, sont inscrits dans nos rétines. Si bien qu’on s’en sert pour faire des représentations mentales du monde incroyable INFINITE DENDROGRAM.

Un monde qui continue d’exister et d’évoluer, même si on n’y joue pas nous-mêmes. Il faut dire que le jeu ne s’arrête jamais de tourner étant donné que le VRMMO est lieu de rencontre virtuel pour des gamers du monde entier ! Enfin, quand je dis virtuel, c’est à prendre avec des pincettes. Vu que comme le jeu suscite nos cinq sens, on peut faire ami-ami avec d’autres joueur-se-s et partager des repas avec eux en ayant le goût en bouche 😺

DES personnages de tout horizons 👩‍🦰🧑

Tout au long du récit, on croise des personnages venus de tous les horizons. Une démarche d’ouverture culturelle que je trouve à la fois belle et comique. À titre d’exemple, la citation qui suit : “Et pourquoi parle-t-il de façon aussi théâtrale ? Je me demande quelle est son origine IRL. Au vu de son nom, il serait français ?”. Même si l’on a tendance à l’oublier de temps à autres dans la lecture du LN. Celui qui nous narre l’histoire est d’origine japonaise. Par conséquent il a donc son histoire, sa culture , sa personnalité ainsi que ses a priori. Comme tous les joueur-se-s dont les personnalités uniques donnent du caractère au monde de INFINITE DENDROGRAM quoi ! 

Infinite Dendrogram de Sakon Kaidō
© Sakon Kaidou – HJ Bunko

Parce que oui, c’est là l’une des particularités du jeu. Ce sont les joueur-se-s qui y jouent, les Personnages Non Joueurs (PNJ) et créatures qui y vivent et qui s’inscrivent dans ce monde qui lui donnent corps. Parce qu’on peut, entre autres, choisir d’y être un super-méchant professionnel comme Gru, un gentleman-cambrioleur façon Arsène LUPIN ou bien la fondatrice d’une cité légendaire telle que Didon… Plus sérieusement, on peut choisir d’être chevalier, journaliste ou encore proxénète.  Oups, ça m’a échappé ! Je n’en dirai pas plus, sinon je vais partir en hors-sujet !

Le monde de toutes les possibilités 🌏

Vous vous souvenez lorsque je disais un peu plus haut que le fait qu’on pouvait être qui on voulait et faire ce qu’on voulait dans INFINITE DENDROGRAM avait quelque chose de sartrien ? Eh bien, il n’y a qu’à s’arrêter sur le titre même du LN / jeu. Un dendrogramme est un diagramme généré par un groupe hiérarchique ou hiérarchisant. Or, il faut savoir que les systèmes de classes, de sous-classes et d’Embryo sont infinis en plus d’être uniques en leur genre. Par là, ils sont tous plus singuliers les uns que les autres, et contribuent à rendre le monde même de INFINITE DENDROGRAM plus complet et complexe. Mais aussi angoissant à certains égards. 

Donc, c’est parce que INFINITE DENDROGRAM est un jeu immersif qui suscite nos cinq sens. Parce qu’il est un village global. Parce qu’il est personnalisable à l’infini (avec l’Embryo dont on reparlera plus bas) et qu’on y est un composant unique qu’il s’agit du jeu vidéo de nos rêves.

“QUE LA QUÊTE COMMENCE !” 😼

Au fil des pages s’esquisse le schéma de l’histoire à venir. Faire partie des meilleur-e-s joueur-se-s pour mieux trouver les failles du jeu. Un schéma qui peut sembler classique de prime abord. Sauf qu’on se retrouve très vite dans le vif du sujet. À avoir l’impression de vivre une aventure trépidante aux côtés des frères Starling qui cherchent tous deux un but au sein d’une nation politiquement instable. Dans un jeu où les possibilités sont infinies. Du coup, on se retrouve à suivre des combats dynamiques et bien écrits auxquels les frères prennent part. Que ce soit pour ou contre leur gré, accompagnés d’allié-e-s en tout genre.

In Game / IRL 💥

L’histoire qu’on suit se passe donc surtout dans le jeu. En un sens, c’est logique me direz-vous. Sauf que je me dis qu’à tout moment, là pourrait être le défaut du LN. Explication : si on reprend l’exemple de SWORD ART ONLINE, j’ai eu l’impression que le LN était superficiel. Étant donné qu’on n’avait pas les échos des répercussions que le jeu avait dans la réalité. La barrière entre le virtuel et le réel était dressée de telle sorte que rien ne pouvait la traverser. Qu’on avait pas accès à un autre point de vue que celui des joueurs piégés dans le jeu.

Ce qui est encourageant, c’est que l’auteur fait en sorte de briser cette barrière entre le réel et le virtuel de plusieurs façons. Lorsque les joueurs enlèvent leurs casques pour retourner dans la réalité. Lorsqu’on apprend qu’il existe une religion à la base virtuelle qui prend de l’ampleur dans le monde réel. Ou bien tout simplement dans les postfaces du LN où des personnages de la série viennent s’adresser directement au lecteur ! 

Infinite Dendrogram de Sakon Kaidō
© Sakon Kaidou – HJ Bunko

Plusieurs facteurs font que le LN n’est jamais linéaire dans son écriture et justifient qu’on puisse passer du rire aux larmes stricto sensu. Parmi ces facteurs là, le fait qu’un-e joueur-se ne puisse pas mourir définitivement dans INFINITE DENDROGRAM. Mais qu’un PNJ, une créature, un boss le puisse. Et ce à tout jamais ! Ça, c’était pour le côté larmes. Parce que du côté rire, on remarque notamment les défauts de certains personnages comme la gourmandise, la curiosité, l’orgueil qui les mettent dans des situations cocasses.

On prend aussi le temps d’apprécier les références à la pop / geek culture disséminées çà et là par l’auteur. Comme ALICE AU PAYS DES MERVEILLES, TERMINATOR, METAL MAX pour ne citer qu’eux ! Toutes ces choses qui font que le travail de traduction de Aurélien PIOVAN, en plus de probablement se révéler ardu à la base, est remarquable dans la mesure où il réussit à adopter un style assez fluide en plus d’être clair et concis. 

“CETTE FOIS-CI, ÇA NE ME LAISSERA PAS UN GOÛT AMER” 😾

INFINITE DENDROGRAM est majoritairement rédigé à la première personne du singulier. On se confond avec le narrateur-personnage Ray STARLING / Reiji MUKUDORI dont il est question dans le synopsis et tout au long de l’histoire. Mais ce n’est pas constant. En effet, il y a une polyphonie narrative dans INFINITE DENDROGRAM, choix que je trouve intéressant. Puisque dès lors qu’on change de point de vue, on s’aperçoit de bien des choses sur le jeu en lui-même. Chose que je ne vais pas vous spoiler, bien entendu. Pas maintenant du moins ! 

Pour l’heure, restons sur le personnage phare de ces deux premiers volumes, c’est-à-dire Ray Starling. Que dire de lui ? Je dois bien avouer que c’est un personnage auquel je n’ai pas réussi à m’identifier plus que ça. Et pour cause, Ray est atteint du “syndrome du sauveur”. La citation “Ça me laisserait un goût amer (sous-entend que d’abandonner telle ou telle personne dans une situation compliquée)”, c’est de lui. Si la série pose des dilemmes d’ordre moraux, je trouve que Ray est trop “épique” en son genre. Et puisque du cœur d’un-e joueur-se naît un Embryo, le sien l’est tout autant.

Infinite Dendrogram de Sakon Kaidō
© Sakon Kaidou – HJ Bunko

“QUEL QUE SOIT SON GENRE, LE NUMÉRO 1 INCONTESTÉ RESTE ROOK” 😻

Heureusement que dans leurs représentations, les personnages féminins ne sont pas hypersexualisés car j’aurais vu cela d’un très mauvais œil.

Qui dit représentations dit illustrations, alors… parlons illustrations ! N’avez-vous remarqué depuis que vous scrollez qu’elles sont dignes d’un jeu vidéo ? Si c’était le cas, vous aviez tout juste parce qu’elles ont été dessinées par Taiki. Un dessinateur indépendant ayant travaillé sur plusieurs jeux vidéos, comme DIGIMON WORLD : NEXT ORDER sur PS4.

Les couvertures des volumes du LN INFINITE DENDROGRAM sont particulièrement harmonieuses et détaillées. Contrairement à celles du manga INFINITE DENDROGRAM illustrées par Kami IMAI, qui sont plus simples. Question de choix artistique en fonction du média. Pour en revenir à Taiki tout court, je trouve que ses palettes sont très belles, se font écho d’un volume à un autre. Le choix même de la police du logo étranger de la série n’a pas été fait au hasard et évoque, par sa forme carrée et sa couleur fluo qui rappelle des néons, un jeu vidéo rétro-futuriste.

Quant à ceux qui n’aiment juste pas lire, sachez que INFINITE DENDROGRAM connaît depuis janvier 2020 une adaptation en série animée réalisée par Tomoki KOBAYASHI et produite par le Studio NAZ. Vous n’avez donc plus d’excuse pour aller voir ce que ça donne sur Crunchyroll !

Un premier light novel

De la même façon que INFINITE DENDROGRAM est le premier LN que Taiki illustre – à l’extérieur comme à l’intérieur – , ce LN est aussi le premier écrit par Sakon KAIDOU. Si les décors, mais par-dessus tout, la galerie de personnage du second sont magnifiquement bien illustrés par le premier. Il va sans dire que ma préférence va au personnage de Rook. Un personnage charmant – le beau gosse de l’histoire en fait – que vous serez amené à rencontrer si vous vous procurez INFINITE DENDROGRAM, ma foi !

Vous l’aurez bien compris, au bout du compte INFINITE DENDROGRAM a réussi à aiguiser ma curiosité. L’immersion totale dans l’univers de Sakon KAIDOU se fait progressivement ; à mon sens elle ne commence vraiment qu’à partir du chapitre 3 intitulé “Point de départ”,  et à juste titre, pour le coup !

Si je devais recommander cette série ? Ce serait avec un grand 👉🏻 YES ! Après tout, INFINITE DENDROGRAM n’est pas qu’à portée du public fana de culture populaire et/ou de culture geek ; il est parfaitement accessible à un public plus large encore, car Konata me rappelle à l’oreillette que LaNovel Édition met à disposition un lexique du gamer à la fin de chaque volume de la série afin que ceux qui ne sont pas familiers du monde du jeu vidéo puissent s’y retrouver.

TITRE ORIGINAL : Infinite Dendrogram
GENRE : VRMMO, Fantasy, SF, Aventure
TYPE : Light Novel
PAYS : Japon
AUTEUR : Sakon Kaidou
ILLUSTRATEUR : Taiki
ÉDITEUR ORIGINAL : Hobby Japan
ÉDITEUR FRANÇAIS : LaNovel Édition
© Sakon Kaidou – HJ Bunko

Konata Nekoyama aime

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