Barbie : I’m a Barbie Girl, in a Barbie World…

Parallèlement au monde réel, il existe Barbieland, un monde parfait où les poupées Barbie vivent joyeusement, persuadées d'avoir rendu les filles humaines heureuses. Mais un jour, une Barbie commence à se poser des questions et à devenir humaine. Sur les conseils d'une Barbie bizarre, elle part pour le monde réel afin de retrouver la fille à laquelle elle appartenait afin de pouvoir retrouver sa perfection. Dans sa quête, elle est accompagnée par un Ken fou amoureux d'elle qui va également trouver un sens à sa vie dans le monde réel…

Lorsque la première bande-annonce de Barbie est sortie, personne ne s’attendait à y trouver autre chose qu’un placement de produits à la chaine comme beaucoup savent faire aujourd’hui. Or, à la fin de la vision de celle-ci, le monde fut à la fois agréablement surpris et surpris, car c’est devant un objet d’une curiosité bienvenue qui semblait se présenter devant nos yeux ébahis.

À la seconde bande-annonce, ce n’est pas la curiosité qui a été piquée, mais l’attention. Cependant, la bande-annonce étant un art en lui-même, il peut s’avérer trompeur la plupart du temps.
Dans ce cas précis, ce ne fut pas le cas, et je suis très heureux de vous affirmer que l’essai de Greta GERWIG est plus que réussi.

Simple comédie ou satire sociale ?

La jeune et talentueuse réalisatrice, qui nous avait habitué jusqu’ici aux films d’époque (on repense à Lady Bird et aux quatre filles du Docteur March, tous deux nominés aux oscars) se lance avec Barbie dans sa première fresque contemporaine. Et le ton choisit est évidemment l’humour. Un humour qui fait ici mouche sans s’essouffler, au ton léger, mais qui peut piquer par moment. C’est dans ses saillies et ses représentations que l’on peut se demander si Barbie ne tire pas directement vers la satire, avec sa représentation du patriarcat et du matriarcat qui n’ont rien à s’envier l’un de l’autre, et présentent autant leurs forces que leurs faiblesses, montrant finalement qu’il n’est pas simple de faire coexister idée et réalité. Il y a toujours cette petite chose agaçante, mais indispensable pour le bien vivre : le compromis. Donc, est-ce une comédie ou une satire sociale ? Je dirai un peu des deux. J’aurais personnellement aimé plus de satire, mais il faut que le spectacle reste tout public.

Barbie et Ken, ou « Moi, Barbie, et moi Ken »

Afin de mener sa tâche à bien, Greta Gerwig s’est principalement entourée de Margot ROBBIE et Ryan GOSLING. Si la première est le choix parfait tant elle rayonne en Barbie, c’est surtout GOSLING qui vole la vedette en Ken. Mais la tache n’était pas si simple et met en avant un point noir du film : peu de personnages sont développés. La plupart sont des archétypes (et à raison dans le film), mais à part Barbie, Ken, et deux autres personnages, ça fait peu de personnalité. Cependant, comme écrit plus haut, c’est surement volontaire, donc je chipote.

Pour en revenir à notre « pas couple », c’est leur recherche d’identité et de but dans un monde qui leur imposait leur place qui va les rendre intéressant. Chacun des personnages va se révéler plus fort ou plus faible selon les situations imposées, et mettre en lumière les « petits » défauts de notre société actuelle.

Et justement, il y a un autre petit défaut : la représentation de notre monde actuel. Celui-ci est un brin trop caricatural, avec ce PDG fantasque joué par Will FERREL (comme d’habitude, habité) et dessert un petit peu le propos satirique dans son ensemble. Mais ce petit point noir n’entache pas vraiment un si joli tableau.

Féministe, beau, amusant, intelligent, pour tout le monde sauf peut être les enfants, Barbie ne manque pas de superlatifs et est un spectacle dont on ressort avec le sourire aux lèvres, mais aussi la tête avec une légère réflexion sur notre société. Mais pourvu qu’ils ne fassent pas de suite et restent sur ce succès. Histoire d’entériner ce film dans quelques années du terme “culte”.