Spider-Man: Across The Spider-Verse : Une réussite totale

Après avoir retrouvé Gwen Stacy, Spider-Man, le sympathique héros originaire de Brooklyn, est catapulté à travers le Multivers, où il rencontre une équipe de Spider-Héros chargée d'en protéger l'existence. Mais lorsque les héros s'opposent sur la façon de gérer une nouvelle menace, Miles se retrouve confronté à eux et doit redéfinir ce que signifie être un héros afin de sauver les personnes qu'il aime le plus.

Un nouveau long-métrage Spider-Man ça attire les foules. Depuis le premier film de Sam RAIMI, les films ont vu une qualité en dents de scie, mais un succès indéniable au box-office. Il faut dire que l’araignée sympa du quartier, création de Stan Lee et Steve Ditko est le fer de lance de Marvel. Cependant, les dernières productions Marvel/Sony traitant de Peter Parker ont été un échec critique… mais un succès commercial.

En 2018, Sony crée la surprise en sortant son film animé Spider-Man: Into the Spider-Verse intitulé New Generation en France. Que ce soit visuellement ou scénaristiquement, la critique et le public sont unanimes. C’est une réussite. Il était donc logique qu’une suite ait lieu. Et les studios ont pris leur temps pour offrir à Miles, Gwen et Peter Parker une suite digne de ce nom. Cinq ans entre ce premier opus et le second. Une éternité dans un monde ou tout doit être immédiat. Mais les studios peuvent continuer à prendre leur temps si c’est pour nous livrer un film aussi qualitatif que Spider-Man: Across The Spider-Verse.

Spider-Man: Ado ou menace ?

Le film continu là où nous en sommes restés. Ou presque. En effet, plus d’un an s’est écoulé depuis que Miles et ses amis ont sauvé le multivers… Du moins c’est ce qu’ils croyaient. En effet, quelques anomalies se baladent encore sur les différents univers et une Spider-Brigade tente de corriger le tir. Mais même si les vies de Miles et de Gwen suivent leurs cours, un nouveau coup du sort va finir par les réunir. Et nos deux ados, avant d’être des super-héros, ont aussi une vie civile à faire concilier avec leur identité secrète. Si Gwen porte le poids d’un deuil impossible à assumer vis-à-vis de son père, Miles, lui, veut mettre à jour ce secret vis-à-vis de ses parents. Un secret qui le pèse et entache profondément sa vie privée.

Spider-Man: Across The Spider-Verse
Spider-Man: Into the Spider-Verse, un film de Joaquim Dos Santos, Kemp Power et Justin K. Thompson.

Une narration fluide

Si le film a beaucoup de choses à raconter, il reste fluide. Et surtout, Miles existe autrement que via Spider-Man. Ce qui faisait la grande force narrative du premier volet est conservé. Nous continuons de tisser des liens entre les différents personnages. Tant sur le plan civil que sur la partie masquée, tout est fait pour qu’on les aime. Miles et ses parents ainsi que la place qu’il doit occuper aussi bien en tant que futur adulte qu’en tant que métis issus de minorités sont très bien traités. Ce double discours est d’ailleurs très intelligent et sans y aller à coups de forceps (n’est-ce pas Marvel Studios). Et certaines phrases de Rio Morales aideront notre héros à faire ses choix.

La thématique de la place des personnages est la principale du récit. Gwen et Miles ont autant d’importance l’un que l’autre. Les deux sont les héros du film. Et cela se ressent par le temps d’écran donné aux personnages et leurs arcs narratifs respectifs. Mais aussi par la thématique de la place du héros qui leur est toute désignée. Une double thématique qui correspond à l’essence de Spider-Man telle que l’avait imaginé Stan LEE dans les 60’s. Le super-héros doit aussi avoir une vie privée trépidante. Ce qui a donné tout ce caractère Soap Opera à la série.


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Une merveille visuelle…

Sur le plan visuel, le film est aussi une énorme réussite. On garde ce qui faisait tout le sel du premier volet, mais on augmente encore d’un cran l’originalité. Oui, le film est ultra-coloré, oui le film tente des choses… et bon sang, ce que ça fait du bien de sortir des standards ultra-calibrés des superproductions. Le fait de se balader dans le multivers permet de poser à l’écran différents types d’animation et de dessins. Des différences de styles, artistiques et techniques, qui réussissent à coexister de façon logique et fluide. Chaque univers a sa pripre identité visuelle et les personnages issus de l’un d’entre eux la gardera.

Sans compter les nombreux easter eggs que comporte le métrage, qui raviront les fidèles des écrans, mais aussi des comics. Rien que sur les personnages, l’impression de style d’animation différents est fortement présente. Entre Jessica Drew, Spider-Punk et Miles il y a une légère différentiation.

Spider-Man: Into the Spider-Verse
Spider-Man: Into the Spider-Verse, un film de Joaquim Dos Santos, Kemp Power et Justin K. Thompson.

Mais le fait de faire interagir des personnages comme Ben Reilly (les lecteurs de comics sauront de qui je parle) avec un style comics 90’s, est une idée qui ne fait pas que dans le fan service et est bigrement géniale. Il y a une vraie identité dans ce film. Tant dans la mise en scène que dans les personnages utilisés. Ce qui lui confère une aura très forte. D’ailleurs la profusion de personnage ne nuit pas à la narration ni aux néophytes. Ils flattent le fan, tous médiums confondus, mais sans que les caméos soient forcés et visibles. Une réelle plus-value.

…comme d’écriture

Et quid de l’écriture ? Elle est très solide. Rares sont les films de super-héros qui peuvent se targuer d’avoir une écriture aussi simple et réussie à la fois. En dehors de The Batman, le dernier film de super-héros de cet acabit était Infinity War. Chaque personnage a un développement qui fait autant avancer l’histoire que les liens entre eux. Ce qui crée une tension forte tout au long du film et qui va crescendo. Et le multivers me demanderez-vous ? Enfin, il est vraiment exploité. Si Dr. Strange 2 l’effleurait pour livrer un film ne s’en servant pour ainsi dire pas, Across The Spider-Verse s’en sert brillamment jusqu’à son final.

Et si les différents arcs suivent une règle d’écriture simple, ils sont tellement bien écrits que l’on ne le remarque pas tant on est plongé dans le film. Un film qui dure plus de deux heures, mais dont on ne sent aucunement la durée. Alors certes, certaines scènes quant au quotidien de Miles auraient pu être écourtées pour éviter une impression de redite. Mais il y a tant de qualité en dehors de celle-ci que le film donnera l’impression d’assister à un très bon moment.

Vous l’aurez donc compris, Spider-Man: Across The Spider-Verse est une réussite totale qui marquera au moins autant les esprits que le premier volet. Un film qu’il faut voir et si possible en salle pour un grand moment du cinéma d’animation. Et dont on ne boudera pas le plaisir de visionnage.

TITRE ORIGINAL : Spider-Man: Across The Spider-Verse
GENRE : Super-Héros
TECHNIQUE : Animation
DURÉE : 2h20min
PAYS : USA
DATE DE SORTIE FR : 31 mai 2023
RÉALISATION : Joaquim Dos Santos, Kemp Power et Justin K. Thompson
AVEC : Stéphane Bak, Shameik Moore et Shirine Boutella
PRODUCTION : Sony Pictures Animation
DISTRIBUTEUR FR : Sony Pictures France
© Sony Pictures Entertainment Inc. All rights reserved.
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