Star Wars : Droids : Une pépite retrouvée

Des années avant leur rencontre avec Luke Skywalker, vos droïdes préférés de Star Wars ont parcouru la galaxie dans des aventures palpitantes, périlleuses et hilarantes ! Retrouvez R2-D2 et C-3PO dans cette série animée riche en rebondissements, explorant les confins de l’espace dans leur quête sans fin pour trouver un bon maître !

Mais qu’est-ce que c’est Star Wars : Droids ?

Avant d’arriver sur la série Star Wars Droids, un retour en arrière est nécessaire. Dans une galaxie lointaine, très lointaine (la planète Terre dans les années 70), une sombre production menace la réputation de Star Wars. En effet, en 1978, Star Wars Holiday Special (Au temps de la guerre des étoiles) sort à la télévision. Catastrophe sur toute la ligne, ce téléfilm, sorti un an après le premier Star Wars, fait face à un tombereau de mauvaises critiques. Ne comportant que de courtes scènes avec les acteurs principaux du premier film, le programme télévisuel enchaîne les scènes sans intérêt et vides de sens, toutes plus insipides les unes que les autres.

Pourtant, une partie ressort clairement du métrage. Vers le milieu du film, Lumpy, le fils de Chewbacca, lance un cartoon qui prend ensuite le premier plan. Intitulé The Faithful Wookie (L’histoire du fidèle Wookie, disponible sur Disney+), on y suit Chewbacca, qui doit sauver ses amis d’un mystérieux virus et qui rencontre sur son chemin le chasseur de prime Boba Fett. Malgré un style vieillot, le cartoon retient l’attention et est clairement la seule idée à retenir du long métrage.

George Lucas, réalisateur et créateur de Star Wars, est du même avis. Il contacte alors le studio Nelvana Ltd. qui a animé ce segment et leur propose de faire deux séries animées pour la télévision. En découlent ainsi les séries The Ewok Adventure (L’Aventure des Ewoks, peut-être un futur article) et Star Wars : Droids : The Adventures of R2-D2 and C-3PO (Droïdes : Les Aventures de R2-D2 et C-3PO), sortis respectivement en 1984 et 1985 (donc un an après Le retour du Jedi).

Une série de prime abord pour les enfants

Dans Droids, on suit alors C-3PO et R2-D2 dans leurs aventures dans la galaxie. Le concept de la série est tout simple. Nos deux droïdes rencontrent un homme qui devient leur maître. Ainsi, durant quatre épisodes, les deux compères se retrouvent confrontés aux différents troubles et dangers qui menacent leur maître et le quitte d’une manière ou d’une autre au 4ᵉ épisode. Ce schéma se répète 3 fois sur la saison 1, donnant une saison de 12 épisodes. On y ajoute un épisode bonus, de 48 minutes, et on a l’intégralité de la série.

Jusqu’ici, rien de bien complexe. La série se construit de manière assez basique. Les épisodes font de même en reprenant un format déjà éprouvé de dessin animé. Toutefois, la forme en quatre épisodes permet d’avoir une certaine continuité, ce qui n’est pas désagréable.

• Facebook
• Twitter
• YouTube
• Twitch
• Threads
• Instagram

Nos deux amis font donc face à une galerie bigarrée de méchants : mafiosi, sbire de l’empereur, roi ennemi ou même des pirates. Les menaces ne s’arrêtent pas là, car tout un bestiaire de monstres et une multitude de sbires divers et variés viennent s’ajouter au tableau. Le ton enfantin rend le tout très manichéen.

Les héros pour leur part sont toujours accompagnés de compagnons. Souvent assez simples, leur principal défaut est le doublage. Malgré un certain soin sur les personnages principaux, les secondaires reçoivent un traitement nettement inférieur et paraissent souvent très ridicules et manquant cruellement de nuances. (Attention : Disney+ ne propose pas de version française. La seule version disponible est la version anglaise avec des sous-titres français). On reconnaît tout de même une certaine qualité sur l’écriture des personnages féminins, ce qui est trop rare sur ces séries pour ne pas le relever.

Et pourtant…

Malgré tout cela, la série contient son lot de réussite. La vraie richesse de la série se retrouve dans les thèmes abordés et les éléments développés en arrière-plan. Ne reculant devant rien, C-3PO et R2-D2 en voient de toutes les couleurs : conflits royaux, esclavagisme, courses sportives, exploitation des ressources naturelles, régimes dictatoriaux, mais aussi magie, amour, fantaisie et combats spatiaux.

Ensuite, le réel atout de la série est évidemment ses héros principaux : R2-D2 et C-3PO. Nos deux droïdes préférés n’ont pas changé et ont toujours ce charme si atypique. On le doit en grande partie au talent d’Anthony Daniels au doublage de C-3PO, qui jouait déjà le droïde de protocole dans les neuf films Star Wars. La série nous offre donc des beaux moments d’amitié et de bravoure, mais aussi de disputes et de débat. On retrouve ainsi nos deux amis en pleine forme et le mécanisme d’humour qui les définit est toujours aussi réussi.

Du côté de l’animation, le style est quelque peu spécial. La 2D de la série a quelque peu vieilli. L’animation est un peu rigide, saccadée et change parfois en fonction des plans. Toutefois, elle obtient finalement un certain charme rétro et propose tout de même quelques belles images et certains environnements franchement réussis.

La musique se résume au générique, qui est décliné de manière instrumentale durant les différents morceaux d’actions de la série. Et quel générique ! Composé et chanté par Stewart Copeland, chanteur habituel de Police, le générique s’appelle In Trouble Again.

Un épisode spécial inspiré

Enfin, arrêtons-nous un instant sur l’épisode spécial. Il sort après la première saison et dure 48 minutes (le double de d’habitude). On y suit nos deux amis alors qu’ils doivent faire face à Heep le destructeur, un droïde de la taille d’un géant qui s’alimente en consommant d’autres droïdes et qui tient une usine qui esclavage des droïdes.

Dans un ton clairement plus sombre, ce dernier épisode est peut-être un des plus réussis. Des thèmes très forts sont abordés et le scénario est très intelligent (l’usine est d’abord perçue par nos deux droïdes comme un lieu de relaxation et de loisir avant de découvrir l’horreur derrière cette façade). Le suspense est réellement présent et l’épisode contient même certains moments d’horreur. Une belle manière de finir la série.

L’adaptation comics : Star Wars DroIds (1986)

En 1987, Marvel Comics décide d’adapter la série animée en comics. En découle une série de huit issues (huit chapitres). David Manak (Sgt. Rock) et George Carragone (Masters of the Universe, The Legend of Zelda) s’occupent du scénario. Quant au dessin, on retrouve toute une équipe avec entre autre l’inénarrable John Romita Sr. (Amazing Spider-Man, Daredevil) et Ernie Colón (The Friendly Ghost Casper, Damage Control). Au fil des pages, on suit comme dans la série animée nos deux droïdes vivant des aventures avec leur maître.

Toutefois, certaines spécificités sont à spécifier. Tout d’abord, le chapitre 4 est un très sympathique crossover avec la série de comics Ewoks (aussi adapté de la série animé). C-3PO et R2-D2 sont transportés dans l’espace et le temps et se retrouvent sur la mystérieuse planète d’Endor. Ils doivent alors aider les Ewoks dans leur quête. L’histoire se finit dans le chapitre 10 d’Ewoks. Ensuite, les trois derniers chapitres proposent une revisite du premier Star Wars. On repasse donc par tous les moments importants du film, mais du point de vue de C-3PO. Amusant exercice, les auteurs en profitent pour ajouter des péripéties farfelues et font, au final, un beau cadeau aux fans du film.

Globalement dans le même ton que la série, les comics se distinguent quand même par un humour plus inspiré et des histoires imaginatives. Les dessins, très vintage, sont encore agréables et nos droïdes toujours attachants. Une adaptation à la hauteur de la série. Les 8 chapitres, accompagné du chapitre 10 d’Ewoks qui conclut le crossover entre les deux séries, sont disponibles dans un Intégrale publié par Delcourt.

Star Wars : Droids (1986) #5

La série garde un certain charme vintage. On passe au final un bon moment grâce à ses deux personnages attachants, les aventures variées et les thèmes abordés intéressants. Une série donc à déguster avec plaisir qui fera aimer l’univers de Star Wars autant au néophyte en recherche de nouveauté qu’au confirmé qui veut agrandir ses bases de connaissances. Les comics, dans le même ton que la série, sont aussi très plaisants à lire.