Rencontre avec Enzo Berkati, l’auteur de Mauvais Monstre

Le 24 août dernier, nous avons rencontré Enzo Berkati, un jeune dessinateur des alentours de Mulhouse, ayant réalisé sa première bande-dessiné Mauvais Monstre. Rencontre avec le créateur de cette charmante série alsacienne, sur une ado en période de transition qui se retrouve avec un monstre avec des pouvoirs… et moche !

Une interview disponible en version vidéo sur notre chaîne Studio JM Production.

Peux-tu te présenter et présenter Mauvais Monstre ?

Enzo : Je m’appelle Enzo Berkati, j’ai 25 ans, et je fais de la bande dessinée depuis super longtemps, mais Mauvais Monstre est mon premier projet. C’est une série dans laquelle on suit Éloïse qui évolue dans un monde similaire au nôtre, sauf qu’il y a des monstres qui accompagnent chaque personnage.

Enzo : Et de ce fait, Éloïse va se retrouver avec un “mauvais monstre”, qui est un monstre qui ne devrait pas exister, et qui a des pouvoirs en plus d’être super moche ! Elle hésitera à essayer de changer ce monstre en un bon, ou d’utiliser ses pouvoirs contre ceux qui la harcèlent au collège.

Mauvais Monstre est une bande dessinée qui, malgré ses airs fantastiques, aborde beaucoup de thèmes sur l’adolescence (tel que la puberté, la confiance). Comment est venue cette idée de mélanger l’adolescence avec le thème des monstres et du fantastique ? 

Enzo : Le fantastique est un peu le prétexte pour pouvoir raconter tout ça ; c’est des thématiques que j’apprécie en général. Et le fait d’avoir un mauvais monstre permettait de justifier ces thèmes et pouvoir créer ce rapport de confiance entre les personnages (Comme elle cache ce monstre, elle doit avoir confiance envers les autres).

Parlons d’Éloïse maintenant. C’est un personnage au début très renfermé sur elle, mais au fil des tomes, elle commence à s’ouvrir et à devenir une bonne personne. Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans ce personnage ?

Enzo : J’aime bien partir d’un personnage qui a des défauts, ça le rend plus crédible et on peut s’identifier plus facilement si ce n’est pas un personnage qui a des qualités. Mais surtout, ça permet de le faire évoluer ! Je trouve ça plus intéressant de ne pas rester avec un personnage qui stagne. Même si elle a des traits de caractères qui resteront au fil des tomes, j’aime bien l’idée qu’on ne reste pas sur le postulat de base.

Ça permet aussi l’humour, il y a pas mal de gags qui fonctionnent, car elle est très négative, très renfermé. C’était un trait que j’avais quand j’étais au lycée (très critique, etc.), et comme c’est un défaut, je voulais en faire quelque chose sur quoi on se base !


À lire aussi : Rencontre avec Cécile Garcia et Taffy au Paris Fan Festival pour Purrfect Crush


Donc dans un sens, on peut dire qu’Éloïse, c’est un peu toi ?

Enzo : D’un certaine manière, tous les personnages sont un peu moi ! En fait, je mets un peu de moi ou des autres dans chacun des personnages pour les rendre plus humains.

Sachant que tu viens de Baldersheim (dans la banlieue de Mulhouse), le cadre de la BD fait beaucoup penser à l’Alsace, notamment avec la ville de Blauberg.

Enzo : J’ai vécu ici toute ma vie, donc il y a beaucoup d’endroits que j’ai envie de représenter. Forcément, j’ai fait des mélanges avec des endroits qui existent et d’autres qui n’existent pas pour créer Blauberg, la ville dans laquelle se passe Mauvais Monstre.

Je faisais beaucoup de dessins d’observations, où je dessinais par exemple des coins de Mulhouse et de la Vallée de Thann. Et j’ai voulu remettre ça une fois que j’ai commencé à travailler sur la BD, encore une fois pour le rendre crédible et réaliste.

C’est ta première bande dessinée, quel était le challenge derrière sa réalisation ?

Enzo : Je pense que le dur était de rester constant et d’arriver à finir le tome : Vu le projet faisait 80 pages, je me disais toujours qu’il restait encore tant de pages, et c’est assez éprouvant sur le long terme !

C’est la première fois que je faisais un projet aussi long. Même si j’ai déjà fait de la bande dessinée avant, ce n’était pas aussi abouti et ça ne me prenait pas autant de temps et de pages. Et surtout, je ne devais pas travailler toute l’année uniquement là-dessus.

Donc as-tu jonglé entre la création de la BD et d’autres choses ?

Enzo : Ouais, je faisais aussi des travaux de commande à côté, c’est plus facile de vivre avec un job alimentaire, (rire). Mais oui, effectivement, c’est difficile de rester que là-dessus.

Pour le moment, combien de tomes sont prévus dans Mauvais Monstre ?

Enzo : J’ai signé pour le troisième, mais je ne suis pas sûr que la suite verra le jour, ça dépendra du public !


Propos recueillis le 24 aout 2024 par Alexandre “Epsilon Delta” David pour Konata Nekoyama / Studio JM Production. Transcription écrite par Alexandre “Epsilon Delta” David. Corrections par X et Y. Remerciements à Enzo Berkati ainsi qu’à la librairie Tribulles pour l’accueil de l’interview.

Konata Nekoyama aime

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Konata Nekoyama aime