Dark Knights of Steel (AllWinter) : Game of Thrones chez DC

Dans un monde médiéval héroïcfantaisiste, un vaisseau spatial s’écrase avec à son bord une famille kryptonienne. Plus d’une décennie plus tard, ce monde se déchire entre différents royaumes, qui, à cause de complots et tensions, se dirigent vers le chemin de la guerre.

Partie 1 : Dark Knights of Steel

Préambule

Dark Knights of Steel est une série limitée de douze épisodes publiée chez DC Comics entre novembre 2021 et août 2023. La série est écrite par Tom Taylor à qui l’on doit dernièrement la série Nightwing. Aux dessins, l’ensemble est illustré par l’artiste indonésienne Yasmine Putri, pour qui Dark Knights of Steel est la première série sur laquelle elle intervient en tant qu’artiste principale. Auparavant, elle n’a connu que le rôle d’Artist Cover sur Spider-Woman chez Marvel, puis sur DCeased chez le concurrent.

En France, la série est disponible chez Urban Comics en deux tomes de six épisodes chacun avec une cover classique et une variante collector illustrée par Dan Mora

DC est-il un coffre à jouets ?

La crainte principale des Elseworlds (Univers autre que les séries principales) concerne l’utilisation des personnages et la réelle utilité de cette proposition. Ainsi, le connaisseur de l’univers DC peut très vite se détourner de ses projets, car il ne va pas le considérer comme canon. Ou bien la vision des personnages peut être totalement différente de ce que vous aimez. Dans le cas de The Dark Knights of Steel, Tom Taylor oscille entre le traitement classique des personnages et des remaniements importants.

Notamment avec le mythe d’un certain « homme vert » (clin d’œil martien). Cela se retrouve dans le design des protagonistes qui sont retravaillés pour coller davantage à l’univers médiéval. Pour autant, là où le titre est réussi, c’est dans le fait que l’univers est crédible. Il intègre également le multivers de DC Comics. Pour ces raisons, nous pouvons affirmer que DKOS n’est pas une simple opportunité de jouer avec l’univers DC.

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Croyance contre magie

Dans cet univers médiéval classique respectant la hiérarchie sociale où différents royaumes cohabitent, la magie et la fantaisie règnent. Du moins, en partie. Dans cette série, seule une partie de cet univers est visible au travers de trois royaumes qui reposent sur des fondements opposés. On y trouve le royaume des El gouverné par la famille Kryptonienne considérée comme des dieux. Le royaume du Tonnerre dirigée par la famille Pierce et John Constantine, reposant sur la magie. Enfin, le royaume des Amazones avec la Reine Mère et sa fille Diana dont leurs capacités sont dues davantage à la force du travail qu’à la divinité.

Que retenir de ce DKOS ?

Au Final, DKOS est une très belle série accessible aussi bien aux fans qu’aux néophytes. Pour autant, la connaissance des personnages donne un plaisir supplémentaire lors de la lecture. Les dessins de Yasmine Putri sont de haute volée tout du long, nous dépeignant un monde aussi magnifique visuellement que putride intérieurement. La découverte et l’exploration de cet univers auraient pu être davantage développées. Mais la nouvelle mini-série Allwinter arrive à point nommé.

Dark Knights of Steel tome 1 et 2 © Urban Comics, 2024

Partie 2 : AllWinter

Le point fort d’AllWinter : Riccardo Federici

Allwinter est une mini-série de six épisodes, toujours scénarisés par Tom Taylor, mais avec l’aide de Jay Kristoff. Pour autant, Jasmine Putri laisse la place à Riccardo Federici pour les dessins. Si vous ne le connaissez pas, sachez qu’il a notamment travaillé sur du Superman ou encore sur du Justice League : Dark.

Le principal intérêt de ce mini est la partie graphique. La série est quasi-intégralement en noir et blanc avec des nuances de bleu pâle et quelques couleurs chatoyantes à certaines occasions bien précises. Pour cause, ce choix n’est pas dû au hasard ou à une volonté stylistique, mais pour servir le récit. Étant donné que nous nous trouvons dans un royaume dans lequel le froid et la neige sont permanents, cela rajoute un charme à l’œuvre.

Dark Knights of Steel Allwinter © Urban Comics, 2025

Allwinter : une extension de l’univers DC médiéval

Étant une suite à DKOS, Allwinter a pour but de présenter un nouveau royaume qui n’était pas présent dans la série originale. Il s’agit d’un royaume Nordique que l’on peut apparenter aux Vikings. Les modes de vies décrits ainsi que les tenues des personnages en sont inspirés. Nous suivons le personnage de Deathstroke, antagoniste emblématique de l’univers Batman. Étant un mercenaire redoutable réputé, il est dans l’obligation de faire un choix. Soit, il se laisse guider par son passé et ses pulsions meurtrières pour rester le guerrier impitoyable qu’il est. Soit ou bien tenter de sauver le royaume de ce froid éternel en protégeant un jeune garçon dans un road trip glaçant.

Dark Knights of Steel Allwinter © Urban Comics, 2025

Allwinter : une revisite perpétuelle de l’univers DC

Plus haut, j’avais mentionné le fait que la plupart des personnages bénéficiaient d’un soin concernant leur caractérisation. Allwinter réussit une fois de plus à surprendre de ce point de vue. En-dehors de Deathstroke, d’autres personnages de chez DC sont présents. Mais je me garderai bien de vous les révéler pour vous laisser la surprise. Si certains lecteurs attentifs peuvent anticiper l’explication de l’origine de la situation de cet univers, je dois bien avouer que je me suis laissé berner jusqu’à la révélation. Une fois de plus, cela montre le travail réussi de réécriture de l’univers et de ses personnages.

Dark Knights of Steel Allwinter © Urban Comics, 2025

Allwinter ne réinvente pas la roue avec son scénario vu et revu. Néanmoins, il a le mérite d’avoir une proposition artistique atypique. Un récit qui ne contentera pas les aficionados de la continuité DC, mais qui saura vous récompenser et vous contenter tout au long de la lecture.

Au niveau des points forts : nous retrouvons un univers médiéval qui s’étend, une écriture inventive et un style graphique surprenant. Mais, côtés points faibles, c’est, hélas, l’intervention d’un personnage pour s’assurer plus de vente pour une histoire qui ne restera pas forcément dans les mémoires.