L’homme qui rétrécit, nouvelle adaptation du roman culte de Richard Matheson, nous entraine dans le sillage de Paul, un homme ordinaire, qui partage sa vie entre son entreprise de construction navale, sa femme Elise, et leur fille Mia. Lors d’une sortie en mer, Paul se retrouve confronté à un étrange phénomène météorologique inexpliqué. Dès lors, Paul rétrécit inexorablement, sans que la science ne puisse lui expliquer pourquoi ni lui être d’aucun secours. Quand, par accident, il se retrouve prisonnier dans sa propre cave, et alors qu’il ne mesure plus que quelques centimètres, il va devoir se battre pour survivre dans cet environnement banal devenu périlleux. Lors de cette expérience, Paul va se retrouver confronté à lui-même, à son humanité, et tentera de répondre aux grandes interrogations de l’existence. L’homme qui rétrécit est tout à la fois un récit initiatique et un grand film d’aventure.
Après son dernier long-métrage Mon cousin (2020), Jan Kounen, le cinéaste derrière 99 Francs (2007) signe, avec Jean Dujardin en tête d’affiche, une nouvelle adaptation du roman éponyme de Richard Matheson avec L’Homme qui rétrécit. Véritable film d’aventure, Jan Kounen nous offre un long-métrage vibrant, jubilatoire et, de surcroît, un magnifique hommage à Jules Verne ou encore à Georges Méliès.
Un film aussi poétique que mystérieux
Dès ses premières secondes, le film de Jan Kounen donne le ton : ambiance mystérieuse, sensation de grandeur… Le tout porté par la narration de Paul, notre protagoniste principal, interprété avec brio par un Jean Dujardin, toujours au meilleur de lui-même. Nous y suivons ainsi le récit d’un homme sans histoire, témoin d’un événement météorologique sans précédent, qui va radicalement changer le cours de sa vie. Dès lors, le personnage de Jean Dujardin se voit rétrécir, doucement, mais sûrement… Jusqu’à devenir aussi petit qu’une herbe.
Jan Kounen signe ainsi un long-métrage où l’intimiste et le grand cinéma s’entrechoquent et se partagent un récit aussi intense que jubilatoire. Entre des batailles intenses avec une antagoniste araignée ou encore une nage avec un poisson rouge, on apprécie ici le soin apporté aux dialogues poétiques et les interrogations existentielles portées par le personnage de Jean Dujardin, le tout sans forcément rentrer dans le mélodramatique gratuit. Un récit et des dialogues toujours justes qui transporteront aisément le spectateur qui n’aura qu’une hâte : savoir comment va se conclure cette aventure (sans fin ?).
Bien qu’on regrette un découpage qui va parfois un peu trop vite par moment (entendez les ellipses temporelles vers la fin la troisième moitié du film), nous arrivons à saisir ce choix tant le récit de L’Homme qui rétrécit s’étend sur plusieurs mois (de mai à août), ou comment toute une vie peut basculer aussi rapidement qu’un claquement de doigts. Mais globalement, cela ne gêne en rien l’histoire et ne fragilise en rien ce récit à la narration solide.


Une réalisation bluffante
Disons-le tout de suite, la force de L’Homme qui rétrécit est incontestablement sa réalisation globale, cinématographique et audacieuse en tout point. Bien que porté par une narration de nature fantastique, le film garde un aspect réaliste et crédible, que ce soit au niveau du rétrécissement de notre protagoniste comme pour le bestiaire ou encore les décors qui gagnent en hauteur au fil du récit. Impossible par exemple de ne pas applaudir le soin porté aux effets visuels ; on pense notamment aux bestioles et autres insectes qui entourent notre personnage, tel que le moustique, le poisson ou encore l’araignée, dont cette dernière donnera de sérieux frissons aux plus arachnophobes des spectateurs (votre rédacteur y compris) par sa participation aux séquences les plus intenses et jubilatoires du film.
Outre la puissance des effets visuels, L’Homme qui rétrécit nous séduit aussi par le soin apporté à son sound design. Le long-métrage s’efforce d’entretenir et de nous partager le point de vue de notre héros, en nous imposant les différences de fréquence sonore qui évoluent au fil du rétrécissement de Paul, rendant de plus en plus impossible la communication avec ce qui devient petit à petit son ancien monde, inaccessible. On notera également l’excellente bande originale signée Alexandre Desplat, qui signe encore une fois une sélection de morceaux poétiques et riches dont les mélodies nous transportent et accompagnent avec brio et le récit. Rappelons ici qu’il s’agit du compositeur oscarisé derrière les BO de The Grand Budapest Hotel ou encore La Forme de l’eau (pour ne citer qu’eux).


Bien que nous soyons dans un huis clos les trois quarts du temps, le film de Jan Kounen arrive à nous tenir en haleine tout du long à travers une mise en scène cinématographique porté par un Jean Dujardin toujours aussi puissant, le tout au service d’un récit quasiment sans temps mort, qui fait honneur à l’œuvre éponyme de Richard Matheson. Jan Kounen nous offre ainsi un film maîtrisé où le souci du détail à son importance.

Avec L’Homme qui rétrécit, Jan Kounen nous livre un long-métrage audacieux à l’ambiance mystérieuse où la beauté des dialogues intimistes embrasse une mise en scène cinématographique digne des grands films d’aventure. Outre la qualité non-négligeable de la réalisation, on se laisse porter par la puissance d’un récit qui adapte avec brio l’œuvre originale éponyme de Richard Matheson tout en offrant une nouvelle vision à la fois moderne et jubilatoire de l’adaptation cinématographique de Jack Arnold de 1957.
TITRE ORIGINAL : L’homme qui rétrécit
GENRE : Science-fiction
TECHNIQUE : Prise de vues réelles
DURÉE : 1h40
PAYS : France
DATE DE SORTIE FR : 22 octobre 2025
RÉALISATION : Jan Kounen
SCÉNARIO : Jan Kounen et Christophe Deslandes
D’APRÈS L’ŒUVRE ORIGINALE DE : Richard Matheson
AVEC : Jean Dujardin, Marie-Josée Croze et Daphné Richard
PRODUCTION : Pitchipoï Productions, Picture Perfect, Umedia, TF1 Films Production et La Production Dujardin
DISTRIBUTEUR FR : Universal Pictures







