Superman (2025) : le retour en grâce de DC au cinéma ?

Superman se retrouve impliqué dans des conflits aux quatre coins de la planète et ses interventions en faveur de l’humanité commencent à susciter le doute. Percevant sa vulnérabilité, Lex Luthor, milliardaire de la tech et manipulateur de génie, en profite pour tenter de se débarrasser définitivement de Superman. Lois Lane, l’intrépide journaliste du Daily Planet, pourra-t-elle, avec le soutien des autres méta-humains de Metropolis et le fidèle compagnon à quatre pattes de Superman, empêcher Luthor de mener à bien son redoutable plan ?

Nous y sommes ! DC Comics revient en grande pompe au cinéma avec l’Homme d’Acier, le premier super-héros moderne dans les comics depuis 1938. Que vaut cette nouvelle mouture ambitieuse ? Découvrons-le ensemble.

Le moins que l’on puisse dire est que Superman fait beaucoup parler de lui depuis l’annonce du projet. Repartons quelques années en arrière. Alors que Les Gardiens de la Galaxie Vol 3 est en pleine promo, James Gunn a annoncé quitter Marvel Studios pour devenir le patron des studios DC. Son but est simple : redorer le blason du concurrent de la maison des idées après un enchaînement de catastrophes et de polémiques depuis tant d’années… Un film amputé de plus de 30 minutes (Batman vs Superman), une Justice League qui peine à convaincre au point que les fans se mettent à genoux pour obtenir la Snyder Cut, des affaires judiciaires autour d’une héroïne d’Aquaman et de Flash, ce dernier proposant un film esthétiquement catastrophique pour clore ce qui aura été le DCU.

Focus sur la genèse projet

Date clé : En octobre 2022, James Gunn (réalisateur de The Suicide Squad et de la trilogie Gardiens de la Galaxie chez Marvel) est nommé co-président et co-directeur créatif de DC Studios, aux côtés du producteur Peter Safran.

Objectif : Rebooter l’univers cinématographique DC, le rendre plus cohérent, et concurrencer le MCU de Marvel. Gunn et Safran ont désormais la responsabilité de superviser films, séries, animations et jeux vidéo basés sur les personnages DC.

Vision : En janvier 2023, Gunn annonce un nouveau plan intitulé Chapter 1: Gods and Monsters, qui marque le début d’un nouvel univers partagé DC. Ce plan comprend des projets comme :

• Superman: Legacy (premier nom du film écrit et réalisé par Gunn),
• Une nouvelle version de Batman (The Brave and the Bold),
• Des séries comme Lanterns et Waller.

Superman, le dernier fils de Krypton

De manière surprenante, le film s’ouvre sur du texte. Non pas à la façon d’un Star Wars, rassurez-vous, mais avec des plans fixes du pôle nord et quelques phrases qui s’affichent. Ces dernières apportent un vent de fraîcheur puisqu’elles posent les bases du nouvel univers. Celui-ci existe déjà avant que le spectateur ne le découvre. Superman est effectivement présent depuis trois années mais n’est pas seul (nous y reviendrons). Après avoir empêché l’invasion d’un État par le régime autoritaire de Boravie, Superman subit sa première défaite face à un ennemi nommé « le marteau de Boravie ». En découle une succession d’évènements qui vont opposer Superman et Lex Luthor tout au long du film.

Superman, le représentant parfait de l’être humain

James Gunn nous montre un Superman profondément ancré dans le monde des comics. Bien loin de la vision divine et invincible que proposait Zack Snyder, nous voyons ici un héros qui souffre. Il prend des coups et montre toutes ses fragilités physiques, mais aussi morales. Il est certes rappelé à de nombreuses reprises que l’Homme d’Acier n’est pas humain, mais ses actes et ses faiblesses nous prouvent qu’il en est sans doute le meilleur représentant.

D’ailleurs, le héros connaît une belle évolution entre le début et la fin du film. Débutant en s’écrasant sur les plaines enneigées, il va, au fur et à mesure du film, s’élever. Belle symbolique de l’ascension du Kryptonien vers la puissance solaire. Mais Clark Kent n’est pas en reste. L’alter ego de Superman apporte également un vent de fraîcheur grâce à son traitement. Pour rappel, Clark est traditionnellement présenté comme le gros benêt de service dans les comics. Cette image est présente au tout début du film, lorsqu’il travaille au bureau du Daily Planet. Mais il est tout autre en présence de Loïs, dans l’intimité (sûr de lui et épanoui), ou de ses parents terriens (sentimental et interrogatif).

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L’univers DC : une exploitation riche ?

Vous l’aurez compris, Gunn met l’accent sur le nouvel univers pré-existant bien avant notre visionnage. Cela veut dire qu’une ribambelle de personnages sont présents. En effet, Superman n’est pas le seul « Métahumain ». Pas d’inquiétude, il ne s’agit pas d’un spoiler ! Déjà présents dans les bande-annonces, Hawkgirl, Mr Terrific et Guy Gardner (Green Lantern) forment le Justice Gang. Vous vous doutez bien qu’un autre groupe arrivera plus tard dans d’autres films (clin d’œil). Contrairement à Superman, qui agit à sa propre guise, ce groupe n’intervient pas dans les tensions entre États. Seules les menaces venues d’ailleurs et débarquant sur Terre les inquiètent.

À ma grande surprise, toute cette galerie de personnages ne sert pas de faire-valoir au protagoniste principal, mais permet de rendre crédible cet univers, tout en familiarisant le public avec des personnages secondaires de l’univers DC Comics. Mention spéciale à un personnage très bien utilisé que je n’ai pas mentionné (mais présent dans les trailers).

Enfin, que dire de Krypto ! Il vole littéralement la vedette à chacune de ses apparitions. Bien que les animations puissent décontenancer et paraître irréelles, il a le rôle de personnage incontrôlable et mignon, tout en étant incroyablement puissant.

Une réalisation spectaculaire

Passons rapidement sur ce sujet. L’ensemble est très solide, dans les plans choisis comme dans la manière de suivre les mouvements de Superman. Les effets spéciaux sont tout bonnement impressionnants, bien loin de ce à quoi le DCU nous avait habitués (coucou The Flash).

Les acteurs jouent également très bien leur rôle. David Corenswet, notamment, a une posture très rassurante dans le costume du héros et me rappelle nombreux comics que j’ai pu lire. Chose étonnante, il sauve des gens ! Ces dernières années, les films ont tendance à oublier la vocation première des super-héros : sauver le commun des mortels de situations chaotiques. Ici, nous voyons Superman sauver des vies à de nombreuses reprises, dans une mise en scène qui valorise ses actions.

Le duo Clark / Loïs fonctionne de manière remarquable. Tantôt en conflit, en relation professionnelle, et tantôt en parfaite harmonie, ce couple touchant se cherche et se demande comment leur relation peut durer malgré leurs différences.

Lex Luthor, quant à lui, est d’un cynisme et d’un machiavélisme redoutables. Je vous renvoie à ma critique du comics Superman : Space Age qui montrait un Lex manipulateur pour son propre intérêt. Nicholas Hoult est parfait dans ce rôle : machiavélique, à la limite du cartoon, mais terrifiant à l’écran.

Attendu et redouté de mon côté, je dois bien avouer que ce Superman cuvé 2025 est un excellent film ! Il m’a provoqué un sentiment de plénitude absolu, en tant que fan de comics. Il a réussi à me replonger dans mes années collège, où je découvrais avec des yeux émerveillés le début du MCU avec Iron Man. Si vous aimez l’univers DC, il est impératif d’aller le voir. Si vous n’êtes pas familier avec la grande galerie de personnages de l’éditeur, rassurez-vous, il y a suffisamment d’informations pour vous aider à savourer ces 2h10 de grand spectacle. Un nouvel univers est lancé…