Piégé : Un thriller percutant à quatre roues

Un voleur s'introduit dans une voiture de luxe et se retrouve piégé à l'intérieur. Il découvre que son énigmatique propriétaire en a le contrôle total et qu’il va exercer sur lui une vengeance diabolique.

Déjà connu pour des films tels que Brightburn : L’Enfant du mal (2019) ou encore Les Pages de l’Angoisse (2021), le cinéaste spécialiste du thriller et de l’angoisse, David Yarovesky nous revient avec Piégé, dans un thriller d’action percutant entre quatre murs. Avec au casting Bill Skarsgård (déjà connu pour son interprétation de Ça dans la saga éponyme ou encore de Keith dans Barbare) et l’inimitable Anthony Hopkins (Hannibal Lecter dans Le Silence des agneaux), Piégé nous offre ici, un excellent remake du film 4×4 (2019) de Mariano Cohn.

Un vaurien contre un psychopathe

D’une inventivité folle, Piégé nous entraîne dans une ville où règne l’insécurité. Nous allons y suivre Eddie Barrish (Bill Skarsgård), un antihéros constamment en galère, toujours fauché et de surcroît, un piètre père. Alors que son van est coincé au garage, car fauché pour payer les réparations, notre protagoniste, difficilement attachant, va tenter de voler une voiture… Mais hélas, il tombe que celle qu’il ne fallait pas voler… Très vite, notre protagoniste va se retrouver enfermé et coupé du monde dans une voiture excessivement piégée et protégée de toute sortie et de contact avec le monde extérieur.

Son propriétaire ? Un mystérieux Williams (Anthony Hopkins, dont seul le son de sa voix réussi à nous glacer le sang). Un médecin hautement riche qui en a marre de se faire voler ses voitures, tant qu’il a conçu, pour se venger, ce piège à voleur particulièrement tordu, où il contrôle à distance chaque fonctionnalité et recoin du véhicule (radio, caméras, sièges-tasers, climatisation, et même la conduite). Mais derrière cette envie de capturer des voleurs de voiture, se cache un traumatisme bien plus profond, qui va l’amener à faire justice lui-même. Révélant ainsi, le sadisme terrifiant du personnage d’Anthony Hopkins, dans un rôle qui lui va à ravir.

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Piégé dans un huis clos sadique

Tout au long du film, nous sommes, tout comme Eddie, coincés dans ce huis clos à quatre roues particulièrement jubilatoire et terriblement sadique, qui ne laisse aucun répit au spectateur. En effet, Piégé arrive à nous tenir en haleine pendant toute la durée du récit à travers une mise en scène inventive et audacieuse, le tout porté par une narration qui s’intensifie crescendo. Allant du simple thriller tordu jusqu’aux limites de l’horrifique, presque entre Saw (le gore en moins, bien entendu) et Phone Game. Nul doute que Piégé comblera facilement les amateurs du genre !

Et non-content de jouer avec nos nerfs, Piégé s’amuse également à jongler avec notre point de vis-à-vis de ces deux personnages. Là où dans un premier temps la balance va pencher du côté de Williams de donner une leçon à notre vaurien, nous arrivons quand même à nous attacher à Eddie, qui finalement, tente de s’en sortir avant tout, pour sa fille. Et c’est là où David Yarovesky nous hante dès le début de son film, avec qu’une seule question : comment Eddie va-t-il sortir de ce bourbier et où ce combat idéologique et psychologique entre le délinquant fauché et le riche psychopathe va-t-il nous conduire (littéralement) ?

David Yarovesky signe un thriller fou

Bien que simple de prime abord, Piégé nous offre pourtant 95 minutes complètement folles. Au-delà de son concept original, porté par deux comédiens de renom et particulièrement crédibles, le long-métrage de David Yarovesky jouit d’une réalisation globalement maîtrisée qui arrive à nous tenir en haleine tout du long au sein de ce huis clos à moteur. De la caméra portée à la caméra cachée, jusqu’aux effets visuels crédibles… Piégé, à travers ses personnages et son ambiance froide, arrive à nous faire passer par toutes sorties d’émotions fortes (de l’angoisse à la peur, en passant par la compassion), le tout, jusqu’au climax final.

Bien sûr, il serait vite en besogne de dire que le film est majoritairement porté par sa réalisation. Piégé se démarque avant tout par la brutalité de son récit et la puissance de ses deux seuls et uniques protagonistes. Une chose est certaine : vous vous y prendrez à deux fois avant d’entrer dans la voiture d’autrui…

Entre Saw et Phone Game, David Yarovesky nous offre avec Piégé, un thriller en huis clos complètement fou et jubilatoire. Porté par un excellent duo Bill Skarsgård / Anthony Hopkins et une narration qui s’intensifie de façon crescendo jusqu’à ne laisser aucun répit au spectateur, Piégé nous tient en haleine tout du long. Un must see du genre à ne pas rater !