Héros malgré lui, Mickey Barnes se tue à la tâche… littéralement ! Car c’est ce qu’exige de lui son entreprise : mourir régulièrement pour gagner sa vie.
Après avoir conquis le public international avec The Host (2006), Okja (2017) ou encore Parasite (2019) qui lui a valu la Palme d’or et l’Oscar du Meilleur film, le cinéaste sud-coréen Bong Joon-ho entame son grand retour sur nos écrans en compagnie d’un Robert Pattinson au meilleur de sa forme, avec Mickey 17.
Récit de science-fiction spatiale dystopique à base de clonage, de colonisation et de la déshumanisation des êtres, le tout saupoudré d’un d’humour noir qui fait mouche… Avec Mickey 17, Bong Joon-ho nous offre un agréable moment de cinéma à la fois audacieux et singulier, qui nous tient en haleine du début à la fin, malgré ses quelques longueurs.
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Il était une fois, des Mickey…
Le film suit l’histoire de Mickey Barnes, un protagoniste clairement pas gâté par la vie, fuyant la terre pour échapper ses problèmes d’argent… Pour s’y faire, notre héros, interprété par l’excellent Robert Pattinson, décide de rejoindre la colonie spatiale de Kenneth Marshall, un politicien véreux, qui décide de partir lui et ses fidèles, conquérir une planète inconnue du nom de Niflheim à travers une traversée spatiale de quatre ans. Mais pour intégrer cette escadrille, il va accepter le pire job qui soit : Devenir un Remplaçable. Les conditions requises pour ce job ? Aucune. Juste ne pas avoir peur de la mort, car vous allez y goûter à toutes les sauces ! Le principe est simple, un Remplaçable est littéralement un rat de laboratoire… Mais humain, qu’on peut faire mourir et réimprimer à volonté via une bio-imprimante, tout lui permettant de conserver l’intégralité de ses souvenirs.
Ainsi, nous allons suivre, durant toute la première partie de Mickey 17, l’histoire d’un personnage qui n’a ni attache, ni raison particulière de vivre. Du moins, jusqu’au jour où il rencontre Nasha, la femme de sa vie, qui va lui donner la force de survivre à ces multiples expériences mortelles. Ce qu’on aime avec cette première partie, c’est la manière dont elle explore tout un contexte et les multiples Mickey 1, 2, 3, 4, etc. qui nous ont emmenés à notre Mickey 17 actuel. Bien qu’intéressant et obligatoire pour la suite du récit, on regrettera néanmoins une certaine longueur qui alourdit pas mal notre histoire.

Une seconde partie bien chargée
Bien qu’on pourrait reprocher une première partie un peu longuette sur les bords, mais qui reste pertinente, la seconde partie de Mickey 17, nous place enfin au cœur de l’action. Sans se perdre dans son propos initial, à savoir la fausse mort de Mickey 17 qui a conduit à sa rencontre avec “lui-même”… Le Mickey 18. Presque comme un combat avec lui-même, nous allons suivre un héros “deux en un” (le timide 17 et un 18 brutal qui n’a pas peur d’en découdre), qui se battent pour sauver les créatures de la planète Niflheim, face aux dérives d’un Kenneth Marshall mégalo prêt à jouer la carte de l’extermination. Là où cette seconde partie réussie à nous séduire, c’est par son dynamise omniprésent qu’on retrouve aussi bien dans le récit que dans la mise en scène grandiloquente (parfois, un peu trop) et jubilatoire de Bong Joon-ho.
La force de Mickey 17 se retrouve également dans les messages portés par le récit. En effet, sans jamais se perdre, le long-métrage traite avec brio de thèmes tels que le dilemme de contrôler les âmes et la mort en redonnant vie à chaque être indéfiniment… Peut-on, même pour le bien de l’espèce humaine et de la science, jouer avec la condition physique et psychique des êtres, comme un bébé avec son jouet ? Bong Joon-ho nous offre ainsi un récit puissant, intense et prenant, mais qui y va de temps en temps un peu fort dans les effets dramatiques. Cependant, le film arrive, de temps en temps, à faire redescendre la pression avec une dose d’humour et de légèreté pour rendre plus digeste sa narration pas mal complète et chargée.

Bong Joon-ho maitrise son art
Du côté de la réalisation, Mickey 17 se défend particulièrement bien ! En effet, un virtuose tel que Bong Joon-ho aux commandes d’une grosse production Warner Bros. avec Robert Pattinson, Naomi Ackie et Mark Ruffalo au casting et Darius Khondji (Delicatessen) en directeur de la photographie, ne pouvait donner que du bon. Et nous pouvons dire que le pari est vraiment réussi. Mickey 17 est visuellement réussi à travers son univers et son ambiance globale singulière, bien qu’il nous rappellera sans nul doute Dune, dans une moindre mesure. On apprécie également la qualité des effets visuels de Dan Glass (Furiosa : Une saga Mad Max, Deadpool 2) qui arrive à donner vie aux éléments et décors époustouflants de la cheffe décoratrice, Fiona Crombie (Beau Is Afraid, Le Roi).
Côté mise en scène, impossible de ne pas passer à côté de l’excellente interprétation de Robert Pattinson. Le comédien brille à travers ce protagoniste brisé par cette mort qu’il côtoie presque chaque jour. On s’attache au personnage dès la première minute, et on ne peut s’empêcher de ressentir de l’empathie à travers son quotidien tristement désopilant. Il est clair que Mickey 17 ne sera pas aussi marquant qu’un Parasite ou qu’un Okja, mais nul doute que ce film saura marquer cette année cinéma, et qu’on en entendra parler aux Oscars, l’année prochaine.


Avec Mickey 17, le cinéaste Bong Joon-ho nous offre un long-métrage puissant et jubilatoire avec un duo Robert Pattinson / Naomi Ackie particulièrement féroce au service d’une narration originale et bien ficelée, qui nous tient en haleine tout du long. Bien qu’on regrette une première partie un peu longuette et des actions dramatiques qui en font parfois un peu trop, Mickey 17 nous offre un moment de cinéma génialissime, qui prouve encore une fois que Bong Joon-ho maîtrise son art !
TITRE ORIGINAL : Mickey 17
GENRE : Science-fiction
TECHNIQUE : Prise de vues réelles
DURÉE : 2h17
PAYS : États-Unis
DATE DE SORTIE FR : 5 mars 2025
RÉALISATION : Bong Joon-ho
SCÉNARIO : Bong Joon-ho
AVEC : Robert Pattinson, Naomi Ackie et Steven Yeun
PRODUCTION : Plan B et Warner Bros. Pictures
DISTRIBUTEUR FR : Warner Bros. Pictures
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