Le jour se lève sur une longue journée d’été en Islande. D’un coucher de soleil à l’autre, Una, une jeune étudiante en art, rencontre l’amour, l’amitié, le chagrin et la beauté…
Après Sparrows en 2015 ou plus récemment, Echo en 2019 qui lui a valu pas moins de six récompenses à l’international, le cinéaste Rúnar Rúnarsson nous revient avec When the Light Breaks, un long-métrage sur le deuil et l’amour à hauteur d’yeux de la nouvelle génération. Jolie, mais éprouvant, retour sur ce long-métrage néanmoins sensible qui a fait office de Film d’Ouverture de la sélection Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes.
Une journée portée par le deuil
L’histoire nous entraîne dès ses premières minutes au cœur des décours sublimes d’Islande. Coucher de soleil illuminant la plage de rochers où nous y retrouvons Una (Elín Hall) et Diddi (Baldur Einarsson). Les deux jeunes vivant un amour doux, mais caché, dont le jeune Diddi doit officialiser sa relation avec Una en cassant avec sa copine actuelle, Klara (Katla Njálsdóttir). Mais alors qu’il était en route vers l’aéroport pour honorer cette promesse, le jeune homme meurt brutalement lors d’une explosion d’un tunnel. Véritable deuil national, ayant fait plus d’une centaine de morts et de blessés… Ce qui devait être une journée sous le signe d’un amour libérateur pour Una, se transforme ainsi en un douloureux deuil émotionnel, contraint d’être caché aux yeux de son groupe d’amis, et plus particulièrement de Klara, endeuillée.

Le film, bien que porté par une histoire intéressante et des comédiens talentueux, est bloqué par une longueur narrative. L’ambiance, morne et plate, est sauvée par la beauté de la lumière et des décors, et nous avons un mal fou à nous attacher aux personnages un peu froids, confrontés au premier deuil de leur vie, représentatifs de cette nouvelle génération que nous voyons (hélas) trop peu dans ce genre de cinéma.
When the Light Breaks réussit néanmoins à nous offrir un moment authentique et sans artifice et à nous plonger dans cette journée de deuil national, avec au premier plan, ses héros endeuillés, le tout, d’un coucher de soleil à un autre. Nous passons, comme notre héroïne principale, de l’inquiétude, la tristesse, la colère… Jusqu’à l’acceptation et l’amour. Au-delà de ses nombreux défauts, le film de Rúnar Rúnarsson possède quand même un certain charme, et reste porteur d’un message fort, qui mérite d’être découvert, au moins par curiosité.
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Une réalisation poétique
Du côté de la réalisation, Rúnar Rúnarsson signe un film poétique. Malheureusement remplis de longueurs à travers des plans qui donnent davantage une sensation de remplissage que du contemplatif, When the Light Breaks jouit d’une réalisation globalement sobre. Cependant, le long-métrage nous offre un florilège de plans somptueux, immortalisant avec brio la beauté et le charme des paysages islandais, le tout, capturé avec grand soin par une sublime photographie en 35 mm.
When the Light Breaks ne nous marquera pas pour l’exploitation de son récit, mais aura toutefois le mérite de nous faire voyager et de mettre en avant un propos peu exploité au cinéma : le deuil perçu par une jeune génération. Cette jeunesse quasi-invisible dans ce genre de production, mais qui pourtant, mérite son coup de projecteur. Ce long-métrage ne nous aura peut-être pas marqués comme nous l’aurions aimé, mais nul doute que ce film de Rúnar Rúnarsson saura toucher son public.


Avec When the Light Breaks, le cinéaste Rúnar Rúnarsson nous offre un long-métrage doux, délicat, mais malheureusement assez lent et froid sur le deuil d’un point de vue d’une jeune génération. Nous suivons, entre deux couchers de soleil, des protagonistes dont nous avons beaucoup de mal à nous attacher, qui vont découvrir le deuil, la colère, l’incompréhension ou encore l’amour. Cependant, le film se démarque par la sincérité de son sujet, l’authenticité de sa mise en scène et la beauté de ses plans en 35 mm, qui mettent en avant la beauté des paysages islandais. Ce ne fut pas notre cas, mais nul doute que le film saura toucher son public.
TITRE ORIGINAL : Ljósbrot
GENRE : Drame
TECHNIQUE : Prise de vues réelles
DURÉE : 1h22
PAYS : Islande, France, Croatie et Pays-Bas
DATE DE SORTIE FR : 19 février 2025
RÉALISATION : Rúnar Rúnarsson
SCÉNARIO : Rúnar Rúnarsson
AVEC : Elín Hall, Mikael Kaaber et Katla Njálsdóttir
PRODUCTION : Compass Films et Halibut
DISTRIBUTEUR FR : Jour2Fête
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