Companion : Un thriller qui va vous retourner la caboche

Josh et Iris semblent incarner le couple parfait. Mais lors d’un week-end entre amis qui vire au drame, un secret bien gardé fait tout basculer…

Et si vous commenciez 2025 avec un nouveau genre d’histoire d’amour (pas celle qui se termine bien) ? Les mêmes esprits complètement fous derrière Barbare (2022), dont le producteur Zach Cregger, nous plongent dans Companion ! Un nouveau thriller horrifique complètement dingue, flirtant avec la comédie, pour un résultat loufoque et machiavélique.

Avec au casting, on retrouve l’exceptionnelle Sophie Thatcher (déjà vue dans Heretic et Yellowjackets). Jack Quaid (The Boys et prochainement Novocaine) ou encore Lukas Gage (Smile 2, The White Lotus). Nous retrouvons à la réalisation Drew Hancock, qui signe avec Companion, sa première réalisation cinéma, après avoir enchaîné en télévision avec Everything ou encore The Mountain. Et pour un premier film, le cinéaste réussit un coup de maître en nous offrant un film qui, en une heure et demie, nous retourne le cerveau une bonne dizaine de fois !

L’histoire d’une drôle d’histoire d’amour…

L’histoire commence tel un sublime récit amoureux : la rencontre entre Iris et Josh dans un supermarché. Vous connaissez déjà la suite : Ils tombent amoureux et finissent en couple, telle une histoire d’amour toute tracée. Voire, trop bien tracée. En effet, dès ses premières minutes, Companion pose son ambiance romantico-glauque, d’ailleurs visible dans les moindres petits détails, tels que l’ambiance, la gestuelle ou les faciès robotiques de certains personnages… Une force de mise en scène bienvenue, montrant que Drew Hancock maîtrise pleinement son sujet.

Concrètement, Companion nous invite à suivre notre petit couple, Iris et Josh, au cœur d’un week-end dans lequel nous faisons la connaissance des amis de Josh : Kat, Eli et Patrick. Tous invités dans l’immense résidence d’un certain Sergey, un milliardaire des plus détestables et à la fortune douteuse. Mais, très vite, à base de petits détails (que ce soient les échanges verbaux, de regard ou même certains gestes), nous comprenons que quelque chose de malsain se cache derrière cet étrange week-end. La narration subtile, nous fait très vite comprendre le premier enjeu : Josh aime-t-il vraiment Iris ou se sert-il juste d’elle ? Mais c’est alors qu’un incident entre Sergey et Iris va transformer ce week-end déjà douteux, en une violente, mais passionnante chasse au robot.

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Une machiavélique ode à la liberté

Clairement, la force de Companion réside à la fois dans sa narration et dans son propos. D’un côté, nous avons une narration qui nous conte la quête d’un robot de compagnie en quête de liberté après avoir découvert la réalité sur son statut de robot et le côté fictif de sa relation amoureuse (de sa rencontre jusqu’aux attentions machiavéliques de Josh). Mais plus le film avance, et plus Companion nous retourne la caboche en enchaînant révélations sur révélations concernant la vraie nature de ce week-end et sur ses personnages aussi détestables que délicieusement lourdingues.

Du côté de son propos, Companion est un film qui pose la question suivante : jusqu’où l’être humain peut aller avec la technologie pour la rendre la plus humaine possible ? Comme son nom l’indique, Companion est un film sur les robots de compagnon émotionnels, ressemblant trait pour trait aux humains, n’ayant pas conscience de leur véritable nature (et tel un animal de compagnie ou un ordinateur, il est possible d’en contrôler sa nature, son apparence jusqu’à son intelligence). Et c’est là que le film nous démontre les limites de la technologie. Jusqu’où pouvons-nous imposer des barrières physiques et psychologiques à une machine aussi humaine que nous-même, qui peut même ressentir la douleur ?

Et c’est là où le film de Drew Hancock brille. Companion nous offre un spectacle jubilatoire, généreux et complètement dingue, qui n’a pas peur de nous retourner la tête grâce à son récit et son propos. Bien sûr, le tout porté par des personnages aussi malsains que loufoques.

Premier film maîtrisé pour Drew Hancock

Du côté de la réalisation, Companion réussit un grand coup, également. Bien que l’ambiance puisse paraître un peu classique (un week-end dans une immense résidence isolée) avec une conclusion finale assez évidente, Drew Hancock assure une réalisation maîtrisée. Le film arrive à nous tenir en haleine de la première à la dernière minute, sans jamais nous abandonner en chemin. Visuellement impeccable, on se laisse facilement convaincre par le soin d’une direction artistique épurée, mais contrastée, entre le rose bonbon et la barbarie du récit. Un parfait mélange romantico-glauque, qui contribue à donner le ton idéal au film !

Companion est aussi porté par un casting impeccable. Impossible de ne pas succomber au charme d’Iris, porté par l’époustouflante Sophie Thatcher. L’actrice, convaincante, réussit à merveille dans ce rôle aussi difficile… à savoir, jouer l’humanoïde. Le reste du casting n’est, bien sûr, pas en reste. Jack Quaid est génialement détestable dans le rôle de Josh, le faux petit ami parfait. On prend plaisir à haïr son personnage, tant son interprétation y est au poil. On pense également à Lukas Gage (Patrick) ou encore à Harvey Guillén (Eli), qui forment le couple un peu idiot et quasi-parfait à l’écran. Indiscutablement, on en redemande !

Pour les moins férus de films d’horreur, on vous rassure tout de suite ! Companion n’est pas un film qui est là pour faire peur à base de jump scare et autre. Le côté horrifique est avant tout porté par l’ambiance pesante et la quête de liberté quasi impossible d’Iris. Bien sûr, le film ne parlera pas aux plus sceptiques des films épouvante… Mais les plus curieux sauront y trouver leur bonheur !

Avec ce premier film, Drew Hancock frappe fort en ce début d’année avec Companion. Complètement barré, loufoque et machiavélique, le tout porté par une réalisation soignée. Le cinéaste nous offre un film qui prend plaisir à nous retourner la caboche à chaque instant ! Impossible de ne pas succomber au charme de son casting, notamment (et surtout) de Sophie Thatcher qui y brille et crève l’écran. Bien sûr, film horrifique oblige, Companion ne parlera pas à tout le monde… Mais les plus amoureux du genre et les plus curieux y trouveront leur bonheur !