My Sunshine : Un long-métrage doux comme neige

Sur l’île d’Hokkaido, l’hiver est la saison du hockey pour les garçons. Takuya, lui, est davantage subjugué par Sakura, tout juste arrivée de Tokyo, qui répète des enchaînements de patinage artistique. Il tente maladroitement de l’imiter si bien que le coach de Sakura, touché par ses efforts, décide de les entrainer en duo en vue d’une compétition prochaine… À mesure que l’hiver avance, une harmonie s’installe entre eux malgré leurs différences. Mais les premières neiges fondent et le printemps arrive, inéluctable.

Après son premier long-métrage, Jésus (2018), Hiroshi Okuyama nous revient cette année avec My Sunshine, un film doux et délicat au cœur d’une Hokkaido blanche comme neige. Porté par une nostalgie globale, My Sunshine traite avec justesse de l’innocence de la jeunesse et de sa tolérance, le tout au rythme d’un hiver magique, mais fugace. Focus sur ce film chaleureux à hauteur d’enfant, qui a fait fondre Cannes et ouvert les Saisons Hanabi de cette année.

Il était une fois, un hiver à Hokkaido

Commençant presque à la manière d’un Billy Elliot, My Sunshine nous introduit l’histoire du jeune et particulièrement timide Takuya, qui décide de se lancer dans le patinage artistique. D’un côté, fasciné par la discipline, le jeune garçon s’effectue également pour se rapprocher (tant bien que mal) de la jeune Sakura, qui occupe ses pensées, à tel point qu’il en décide de délaisser son traditionnel hockey.

Dès lors, nous nous attachons immédiatement au jeune Takuya au travers de sa sensibilité, sa gentillesse et son côté timide et quelque peu maladroit. Très vite, le jeune garçon est remarqué par Arakawa, l’entraîneur de Sakura et par ailleurs responsable de la patinoire de la ville. Pris de tendresse par Takuya, nous suivons avec enthousiasme les entraînements improvisés de Takuya par Arakawa. Un duo qui va vite être approché par Sakura, d’abord curieuse et dubitative. Mais très vite, les liens se créent, et nous prenons plaisir à suivre ce trio s’entraîner avec bienveillance pour s’illustrer lors de la compétition locale patinage artistique en couple.

My Sunshine, un film d'Hiroshi Okuyama.
My Sunshine, un film d’Hiroshi Okuyama.

Un film doux et mélancolique

Porté par un rythme doux, qui pourrait certes sembler lent pour certains, My Sunshine brille par la beauté de ses personnages. Mais également par son ambiance et sa mélancolie globale, se reflétant à travers les dialogues, les actions (parfois très maladroites) de ses jeunes héros ou encore par son aspect visuel.

À travers son récit coming of age, Hiroshi Okuyama réussi à nous faire voyager bien au-delà de ses décors tout blancs, à travers une leçon de tendresse et de tolérance, aux sujets très actuels ; comme la pratique d’un sport genré “féminin” par un garçon ou encore l’acceptation des relations homosexuelles, le tout, avec une vision quasi-innocente de jeunesse. Mais malgré tout, à l’image d’un souvenir d’enfance éloigné, My Sunshine est un feel-good movie à la fin douce-amère. Bien qu’il risque d’en laisser certains sur leur faim, nul doute que chaque spectateur en gardera étrangement un chaleureux souvenir.

À la manière d’un souvenir cinématographique

Comme évoqué plus haut, My Sunshine ne se démarque pas qu’avec ses personnages attachants. En effet, le long-métrage d’Hiroshi Okuyama respire tout aussi bien la nostalgie à travers sa réalisation. On pense notamment au format 4:3 à l’image granuleuse (entendez par là, du bruit numérique), renforçant ainsi l’aspect pellicule, naturellement synonyme de nostalgie et de souvenir. Une imagerie parfaitement adaptée au récit, porté par le réalisateur lui-même.

On apprécie également la beauté des plans et des compositions de cadre. Favorisant des compositions presque picturales, le cinéaste, à la fois scénariste, réalisateur et directeur de la photographie, démontre la connaissance de son sujet en maîtrisant chaque aspect de son œuvre avec une grande justesse. On notera aussi la beauté de la bande-originale de Ryosei Sato ou encore l’utilisation parfaite de Claire de Lune de Claude Debussy comme thème musical principal.

Avec son second long-métrage, le cinéaste Hiroshi Okuyama nous offre une vraie petite boule de bonheur. Porté par des personnages doux et attachants, My Sunshine est un film généreux, accompagné par une réalisation nostalgique qui en transportera plus d’un. Bien qu’il puisse frustrer par sa fin très ouverte et douce-amère, My Sunshine séduit néanmoins par son propos et sa narration à hauteur d’enfant.

TITRE ORIGINAL : ぼくのお日さま (Boku no Ohisama)
GENRE : Drame
TECHNIQUE : Prise de vues réelles
DURÉE : 1h30
PAYS : Japon
DATE DE SORTIE FR : 25 décembre 2024
RÉALISATION : Hiroshi Okuyama
AVEC : Keitatsu Koshiyama, Kiara Nakanishi et Sosuke Ikematsu
PRODUCTION : Comme des Cinémas, Tokyo Theatres et The Asahi Shimbun
DISTRIBUTEUR FR : Art House Films
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