Beetlejuice Beetlejuice : Le retour aux sources de Tim Burton

Après une terrible tragédie, trois générations de la famille Deetz reviennent à Winter River.
Toujours marquée par le souvenir de Beetlejuice, Lydia voit sa vie bouleversée lorsque sa fille Astrid,
adolescente rebelle, découvre la maquette mystérieuse de la petite ville dans le grenier et que le portail
menant à l’Après-vie se retrouve ouvert par accident. Tandis que le chaos menace dans les deux mondes, il ne manquerait plus que quelqu’un ait l’idée de prononcer le nom de Beetlejuice à trois reprises et que ce démon farceur soit de retour pour semer une pagaille dont il a le secret…

36 ans après le premier volet, Tim Burton s’offre un retour aux sources presque inattendu ! Alors qu’il revient de chez Netflix avec Mercredi (en tant que réalisateur de quatre épisodes et producteur), le cinéaste remet sur le devant de la scène le démon farceur, connu de tous sous le nom de Beetlejuice !

Avec au casting, le retour de l’iconique Michael Keaton dans le rôle-titre, Winona Ryder, Willem Dafoe, Monica Bellucci ou encore la star montante Jenna Ortega… Que vaut ce Beetlejuice Beetlejuice tant attendu ?

Burton revient aux fondamentaux

Le film se déroule 36 ans après les événements du premier film. On retrouve ainsi Lydia Deetz (Winona Ryder) désormais une célébrité de la télé et mère de la jeune Astrid (Jenna Ortega), en désaccord le plus total avec les croyances paranormales de sa mère et endeuillée par la disparition récente de son père, Richard ainsi que celle de son grand-père. Le film nous introduit une famille Deetz, contre toute attente, scindée. Mais c’est sans compter sur le retour de Beetlejuice qui, petit à petit, va revenir dans la vie de Lydia en plein deuil et coincée avec Rory, son manager toxique, prêt à tout pour l’épouser.

Bien que le synopsis sonne on ne peut plus classique, d’autres intrigues secondaires apportent de la nouveauté, comme le retour de Delores (Monica Bellucci). Cette dernière est l’ex-femme de Beetlejuice, prête à tout pour retrouver l’amour de sa vie, quitte à mettre en péril le monde des morts.

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Le film n’a pas vocation à briller par son scénario et ses multiples intrigues. On a l’impression que Tim Burton essaie d’aborder beaucoup de sujets en l’espace de 1h40, en étant forcé de les rusher le plus rapidement possible. Entre le love interest d’Astrid, le retour de Delores, la relation mère-fille entre Astrid et Lydia, ainsi qu’entre Delia et Lydia…Beetlejuice Beetlejuice aurait probablement gagné à avoir vingt bonnes minutes supplémentaires. À se demander si le film devait aussi prendre le “soul-train” (élément clé du film), en se perdant en chemin…

Néanmoins, Tim Burton signe ici un long-métrage qui se veut divertissant, ludique et plutôt parlant pour les nostalgiques. À la fois décalé, totalement assumé dans son étrangeté et son absurdité, Beetlejuice Beetlejuice met en scène une belle ode à la vie, thème cher au premier film. On prend le temps de s’attacher aux personnages, on reste admiratif du soin apporté à la construction de cet univers. Enfin et surtout, les scènes de comédie musicales sont particulièrement réussies !

Tim Burton reste fidèle aux cartons-pâtes

Bien qu’on regrette la mise en scène assez timide, Beetlejuice Beetlejuice brille par sa direction artistique. Alors que certaines productions voient leur budget VFX exploser du fait d’une vision malmenée et/ou d’un manque de vision tout court, Beetlejuice Beetlejuice est ici un bon exemple de contexte où les équipes VFX semblent avoir pu aller au bout de leur travail, et ce, grâce à une vision artistique claire, constante et soutenue de bout en bout. Le film présente également un savant mélange d’effets pratiques et numériques, qui donnent une identité visuelle cohérente avec le premier volet sorti en 1988.

Côté musique, le film n’est pas en reste, entre Danny Elfman qui illumine la scène avec ces compositions audacieuses et les amusantes séquences de comédies musicales (l’intro, les séquences du soul-train et du mariage). Beetlejuice Beetlejuice brille aussi par la qualité de sa bande originale, qu’on a envie d’écouter en boucle pour Halloween.

(On pense à toi, Bob !)

Après 36 ans d’absence du personnage éponyme, Beetlejuice marque un agréable retour aux sources pour Tim Burton ! Bien qu’il souffre de quelques faiblesses narratives frappantes, qui risquent de diviser les fans de la première heure (notamment autour du personnage de Delores), Beetlejuice Beetlejuice reste néanmoins un très agréable moment de cinéma, qui se démarque principalement par la réussite de sa direction artistique audacieuse et créative, mais avant tout fidèle au cœur du premier volet.

Article coécrit par Strangie et Jojo Tout Cour.