Après la perte brutale de son amant, Watako retourne discrètement à sa vie conjugale, sans parler à personne de cet accident. Lorsque les sentiments qu’elle pensait avoir enfouis refont surface, elle comprend que sa vie ne pourra plus être comme avant et décide de se confronter un à un à tous ses problèmes.
Après son premier long-métrage Grown-ups en 2022, le cinéaste Takuya Kato revient sur le devant de la scène avec La Mélancolie. Signant ici son deuxième film, le réalisateur nous offre un film délicat et intimiste sur l’acceptation du deuil, porté par Mugi Kadowaki, très convaincante en rôle-titre.
Une mélancolie très intimiste
D’une réalisation sobre et d’une narration très douce et en lenteur, La Mélancolie suit Watako (interprétée par Mugi Kadowaki) qui, après un voyage avec son amant Kimura, le perd lors d’un tragique accident. Le film de Takuya Kato ne s’attarde pas sur le deuil en lui-même, mais plutôt sur la façon d’aller de l’avant au sein de la société japonaise. À la suite d’un problème matrimonial, la jeune femme commence à se souvenir des moments merveilleux passé avec son amant et des raisons pour lesquelles cet accident est arrivé. Quant à son mari, Fuminori (interprété par Kentaro Tamura), bien que dans le doute sur la pérennité de leur relation, il fait tout pour ranimer la flamme entre eux… On regrettera cependant une fin assez abrupte dont deux réponses peuvent amener à cet épilogue !
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Bien sûr, il serait abrupt de définir ce film comme un simple tire-larme, tant il n’en est pas un. Takuya Kato se concentre justement sur la retenue de ses personnages quant à leurs émotions. Le cinéaste se concentre davantage sur la mise en abyme de cette société japonaise où les émotions sont scellées… Pour le “bien” d’une société aux codes parfois doux-amers.
Une réalisation sobre
La Mélancolie ne se démarque pas tant par sa réalisation en général. La force du long-métrage se trouve surtout sur son casting et ses décors. On retrouve en effet des habitués du cinéma d’auteur japonais, tels que Kanji Furutachi (Hospitalité ou encore La Comédie Humaine), Haru Kuroki (La Famille Asada) ou encore Mugi Kadowaki (Aristocrats).
Takuya Kato enferme ses personnages dans des décors lumineux et transparents, faisant ainsi contradiction avec l’opacité de leurs émotions cachées. Un choix de mise en scène ingénieux, où même dans l’intimité, le spectateur garde une certaine distance avec Watako, héroïne piégée dans des plans d’ensemble lumineux, ayant pour seule guide sa quête de remise en question.
Comme évoqué plus haut, le film reste assez sobre, avec beaucoup de plans fixes mettant le détail sur la composition et le réalisme des cadres. L’important pour Takuya Kato à travers sa mise en scène, c’est de mettre en avant ses personnages. Au point que même la musique s’en retrouve secondaire malgré sa qualité, à l’image d’une profonde mélancolie.
Pour son deuxième long-métrage, Takuya Kato signe un film doux et délicat, porté sur le deuil et le doute matrimonial. La Mélancolie ne se démarque pas par sa réalisation en général, mais bel et bien par la mise en avant de ses protagonistes enfermés dans leurs émotions. Loin d’être un tire-larmes, ce long-métrage se démarque par la justesse et la retenue de son propos. On regrettera cependant ses quelques longueurs et sa conclusion assez abrupte.
TITRE ORIGINAL : Watashitachi ha Otona
GENRE : Drame et romance
TECHNIQUE : Prise de vues réelles
DURÉE : 1h24
PAYS : Japon
DATE DE SORTIE FR : 14 août 2024
RÉALISATION : Takuya Katô
AVEC : Mugi Kadowaki, Kentaro Tamura et Shôta Sometani
PRODUCTION : Nagoya Broadcasting Network & Bitters End, Film Makers Inc. et Comme des cinémas
DISTRIBUTEUR FR : Art House Films
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Article coécrit par Jojo Tout Cour et Ryo56.