Blue Period : Un coup de pinceau pour changer sa vie

Yatora est un lycéen studieux à qui tout réussit. Pourtant, il ressent depuis toujours une impression de vide en lui. Jusqu’au jour où, par hasard, il tombe sur un tableau qui le subjugue littéralement… Très vite, Yatora réalise que peindre est le seul moyen de faire passer ses émotions et de se révéler. Cet événement le pousse à se livrer corps et âme à la peinture pour tenter le concours d’entrée de la plus sélective des écoles de Beaux-arts !

Blue Period, un animé sorti en automne 2021 sur Netflix, qui possède actuellement une unique saison de 24 épisodes produits par SEVEN·ARCS (Magical Girl Lyrical Nanoha, Failure Frame). C’est bien évidemment l’adaptation du manga de Tsubasa Yamaguchi (Elle et son chat). Blue Period est ainsi un seinen, virevoltant entre le slice of life, le drame et l’art.

Laisser son avenir se peinturer dans la difficulté 🎨

Ici, dans cette œuvre, on décrit la difficulté de choisir l’art comme avenir de vie. Plus précisément, la peinture à l’huile et le dessin. Nous allons ainsi suivre l’incroyable Yatora Yaguchi, qui à un moment donné n’a aucune passion, mais il a un dossier scolaire vraiment bon et pourrait rejoindre de très bonnes universités japonaises avec une bourse. Chose dont il a cruellement besoin, mais que ses parents n’ont, hélas, pas les moyens de lui offrir. Yaguchi doit donc se débrouiller seul, mais malheureusement, la plupart de ses actions et de ses choix ont pour objectif de l’intégrer à la majorité et de plaire aux autres. On suit alors un protagoniste qui ne prend pas le risque à se montrer lui-même, à faire des choix uniques, à s’exposer au monde en tant que Yatora Yaguchi. En tant que personne unique. Car Yaguchi manque d’honnêteté envers lui-même.

Puis un jour, un devoir d’art va changer la vie de Yaguchi. Dépourvu dans un premier temps, notre héros, perdu, ne va rien produire. Yaguchi va connaître son premier syndrome de la page blanche, la hantise de tout artiste. Mais un soir, dans la salle d’arts appliqués, tout va changer pour lui. À l’entrée de la salle, un tableau, une toile 100F (162 × 130 cm pour les curieux) à l’allure angélique qui va profondément impacter le jeune homme. Exécutant ainsi le sujet de son travail, Mon paysage préféré : un matin à Shibuya, à l’aube d’une nouvelle journée, selon Yaguchi, le paysage paraissait bleu.

©︎ Tsubasa Yamaguchi, Kodansha / Blue Period Production Committee

Avoir des réflexions identitaires et corporelles🧩

La force de Blue Period se trouve dans les réflexions abordées au fil des épisodes. Côté spectateur, nous sommes libres de penser ce que nous voulons. Nous rencontrons ainsi un personnage clé, Ryûji Ayukawa, qui met en avant ses approfondissements, tel un puzzle qui se résout pièce par pièce. Notre propre identité se construit pas à pas et tout est mis en avant grâce aux choix qu’on fait. Presque comme un moment important qui pousse à réfléchir. C’est celui d’une philosophie, celle de la laideur des corps, peut-être que la base n’est pas “bonne”, mais on a le choix de l’agrémenter, de la transformer jusqu’à la forme qui nous convient. Savoir s’accepter est compliqué, mais le temps donne raison, et tout commence par se regarder.

On trouve également des moments sur la transidentité qui sont mis en avant grâce à Ryûji, personnage donc central autour des réflexions, qui a l’audace de faire ses propres choix tout en essayant de vivre dans le monde actuel.

Blue Period
©︎ Tsubasa Yamaguchi, Kodansha / Blue Period Production Committee

Enfin, il y a aussi le choix de Yaguchi, de se lancer éperdument dans les bras épineux de l’art. C’est certainement magnifique comme une jolie fleur, mais les épines sur le chemin de la réussite sont bien présentes. Pour autant, l’intensité et la passion qui sont montrées sont fascinantes ; c’est un plaisir de voir évoluer les mentalités, les ambitions et l’art à travers plusieurs personnages. Blue period possède ce pouvoir de nous faire grandir sur plusieurs aspects, notamment psychologiques, où de pousser à améliorer nos pensées sur plusieurs points différents. Un point fort à retrouver aussi bien en anime qu’en manga !

Le génie d’une animation créant des œuvres d’art🖼️

Le staff de SEVEN-ARCS a produit ici, un travail titanesque pour Blue Period. On pense plus particulièrement à la maîtrise nécessaire pour créer autant d’œuvres d’art qui paraissent si réalistes. Que cela soit pour la composition d’un tableau, nous pouvons utiliser plusieurs techniques, que ce soit les différents ombrages, mixages de couleurs ou utilisation de différents outils. L’art possède une multitude, si ce n’est, une infinité de manières pour arriver à un chef-d’œuvre, et donc pour avoir un résultat visuel unique. Par conséquent, pouvoir voir à travers un anime les qualités de chaque création et de comprendre comment on peut arriver à un tel résultat, est vraiment quelque chose de fort. L’étude artistique proposée dans Blue Period est tout aussi bien intrigante qu’intéressante.


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Blue Period
©︎ Tsubasa Yamaguchi, Kodansha / Blue Period Production Committee

Le plus captivant à suivre est irrémédiablement l’amélioration de Yaguchi et de son art. Si les traits de ses dessins paraissent bruts aux débuts, il grandit rapidement vers des traits plus artistiques qui nous prouvent, qu’avec du travail et de la motivation, on peut tout y arriver. Car l’important, c’est d’y mettre du sien et de s’investir sincèrement dans ce que l’on aime ! Alors de voir l’art de Yaguchi grandir, autant mentalement que qualitativement, c’est épanouissant, et c’est un beau travail visuel qui nous est offert par l’équipe derrière cet anime, en offrant à l’œuvre originale de Yamaguchi Tsubasa, une adaptation de toute beauté.

Blue Period, est une œuvre incroyable, performant dans toutes les émotions transmises, le potentiel est infini, et on attend avec impatience une seconde saison. Mettre l’art en avant est un sujet assez rare et ici, c’est très bien fait. L’anime donne sublimement vie à l’univers de Yamaguchi Tsubasa, qui donne envie de dévorer l’œuvre originale.

TITRE ORIGINAL : ブルーピリオド
GENRE : Drame, school-life, art, adolescence et transidentité
TECHNIQUE : Animation
NB ÉPISODES ET DURÉE : 12 épisodes de 24 minutes
PAYS : Japon
RÉALISATION : Masunari Koji
D’APRÈS L’ŒUVRE ORIGINALE DE : Yamaguchi Tsubasa
AVEC : Asano Katsuya, Yoshida Reiko, Omi Arimasa, Shitaya Tomoyuki et Yamaguchi Tsubasa
PRODUCTION : SEVEN-ARCS
DISTRIBUTEUR FR : Netflix
ANNÉE : Automne 2021
©︎ Tsubasa Yamaguchi, Kodansha / Blue Period Production Committee

Konata Nekoyama aime

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